Chapitre 6

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- Joli prénom.

Je lève les yeux et le regarde puis réponds simplement par un hochement de tête. Je n'ai pas envie de m'étaler sur le sujet. Mon prénom a une histoire et je ne souhaitais pas le raconter.

Nous terminons notre repas dans un silence complet puis je décide de ramasser les couverts avant de monter dans ma chambre. Je voulais sortir un peu prendre l'air et surtout faire un peu de ménage. Dit comme ceci, c'est étrange en effet. Mais c'était aussi un autre moyen de pouvoir oublier la mort de ma mère et de chercher un moyen de retrouver mes amies. Je les ai perdus dès le début et je n'ai pas eu le temps ni la possibilité de les retrouver à cause de la panique qu'à engendrer cette explosion et tous ces morts.

Des dizaines de magasins saccagés, des morts dans toutes les rues, des accidents, des infectés et j'en passe. Les premiers jours, ça été difficile de s'habituer à cette nouvelle vie, mais au fur et à mesure, j'ai compris le fonctionnement et j'ai réussi à tous les éliminer. Beaucoup de personnes ont essayé de me tuer par n'importe quel moyen, mais au final, ce sont eux qui sont morts.

En descendant les marches, je vois Aaron qui est lui aussi prêt à partir. Je fronce des sourcils ne comprenant pas où il voudrait aller en sachant qu'il est blessé. En même temps, si je me souviens bien, il a réussi à quitter la maison hier soir pour rejoindre les autres en ville, donc il peut aussi me rejoindre pour faire les courses. Je pense qu'il va venir avec moi, au moins je pourrais le surveiller et avoir des informations par rapport à ces chasseurs.

- Ah, tu es là, dit-il en me voyant.

- Tu voudrais que je sois ou si ce n'est pas chez moi ?

Il sourit puis me répond.

- Ce que je veux dire, c'est que je t'attendais pour que nous puissions partir en ville. C'est ce que tu comptais faire non ?

Je le rejoins et lorsque je suis assez proche de lui, réponds.

- Oui, en effet, mais tu es blessé non ?

Il regarde sa blessure et réplique.

- Ça va aller pour moi, je vais arriver à marcher.

- D'accord.

Je range les dernières balles dans l'arme avant de quitter la maison, sans lui lancer un seul regard. Il veut venir avec moi alors tant mieux, mais qu'il ne se plaint pas qu'il ait mal. En sortant, je remarque qu'il marche legèrement mieux qu'hier. Je ne dis rien puis avance vers la ville. Pour s'y rendre, il faut prendre plusieurs chemins afin d'y arriver. Certains sont remplis d'infectés comme les aveugles ou les coureurs ou d'autres par des pièges déposés par les chasseurs. Ils mettent ces pièges afin d'éliminer le plus possible, mais c'est presque impossible de s'en débarrasser. Ce virus est comme est une mouche, il reviendra toujours.

En quittant la rue principale pour accéder à la ruelle, je remarquais qu'Aaron était silencieux. Comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un. Je le surveillais d'un coin de l'oeil tout en inspectant les alentours. Je voulais éviter les mauvaises surprises. J'ouvre la grille et descends les marches, lorsqu'il me pose comme question.

- C'est loin de la ville ?

Il était censé savoir la distance qui nous séparer de la ville à la maison. Puisque hier soir, il était parti en ville afin de discuter ces chasseurs. Je ne réponds pas à sa question, puis décide briser le silence entre nous.

- Assez oui, pourquoi ?

- Juste pour savoir.

- Tu t'inquiètes pour ta jambe ? Demandais-je en me retournant face à lui.

Il ouvre la bouche, s'apprête à répondre, mais se ravise et plonge ses mains dans ses poches. Je ne dis rien, mais au moins j'avais raison à propos de sa jambe, il avait moins mal qu'au départ. Il évitera d'en parler afin de continuer à jouer le jeu, mais au final, c'est moi qui gagnerai. Je continue de descendre, en surveillant les alentours. Ce chemin a rarement été utilisé. Je savais qu'en passant ici, j'allais attirer des infectés, alors je devais passer par la rue principale. Je n'aimais pas le faire, mais quand nous n'avons pas le choix, on le fait, peut importe les conséquences. Nous étions presque arrivés lorsque j'entends un bruit derrière moi. Aaron, lui n'avait rien entendu, trop absorbé par le paysage qui était devant lui.

Je sors discrètement une flèche de mon sac ainsi que mon arc puis me retourne face à Aaron qui sous le choc, ne dit rien. Je le regarde pendant un moment, savourant le fait que je lui aie fait peur puis regarde derrière lui. L'aveugle arrive lentement, vers nous. Il cherche une quelconque proie sans pour autant en trouver. Il lâche des petis cris, s'agite aussi, et avance.

- Peux-tu baisser ton arme ?

Je regarde Aaron, la toise du regard et regarde de nouveau ma cible. L'aveugle nous a entendus puisqu'il arrive vers nous plus rapidement que je ne le pensais. Je devais faire attention à la manière dont j'allais le tuer afin d'éviter d'attirer ses amis. Ces infectés sont compliqués à tuer et quelques flèches ainsi que des bombes ne suffiront pas à tous les éliminer. Aaron recule lentement, pensant que je ne le verrais pas, mais lorsque je le regarde de nouveau, il s'immobilise et me fixe sans bouger. Il ne devait faire aucun bruit ou sinon nous étions foutus.

L'infecté avance de plus en plus et les secondes passent. Aaron ne fait que me fixer, attendant la suite, pensant que son heure et arriver, mais il est en rien lorsque je lâche ma flèche qui atterrit directement dans la tête de l'aveugle. Le silence revient aussi rapidement qu'il est parti. Personne ne part. Je range mon arc sans prononcer un seul mot et le regarde enfin.

- Pourquoi tu ne m'as pas prévenue ? Me demande-t-il en jetant un bref regard sur l'infecté mort.

Je regarde le zombie de nouveau avant de le regarder et de lui répondre.

- Tu fais trop de bruit.

- Ce n'est pas une raison.

- Écoute, tu es un poids pour moi, et si je te préviens de quelque chose, tu risques de nous faire repérer alors, j'agis et tu l'as boucles.

Puis je continue mon chemin sans l'attendre. Je l'ai accepté parce que c'était de ma faute s'il était dans cet état, mais en revanche, il n'était pas obligé de me suivre jusqu'en ville. Je ne lui avais rien demandé.

- Alors c'est ce que je suis, un poids..

- Tu as bien entendu, répondis-je en continuant.

Je sais qu'il va me suivre puisque c'est son boulot de rester avec moi et d'essayer de me faire changer d'avis. Je l'entends avancer et souris car j'avais gagné. Il me suivait.

Au bout d'une heure, nous arrivons enfin en ville. Je m'arrête pour me reposer et remarque depuis l'attaque de l'infecté, Aaron ne parle plus. Tant mieux, il me laissera gérer mes affaires et ne viendra pas s'interposer.
- Je ne suis pas un poids.
- Hmm ? Dis-je en me retournant.
- Je ne suis pas un poids, je peux t'aider, juste préviens moi.
Il termine sa phrase, range bien son sac sur le dos puis descend les escaliers. Je le suis du regard, et lâche un autre sourire avant qu'un flash apparaît.

- Enola vient !

Je range mon appareil photo, et descends pour rejoindre les jumelles. Laura n'arrête pas de tirer sa soeur vers la foule tandis que j'essaye de ne pas les perdre de vue. La nuit commence à tomber et les lumières à s'allumer. Il y a de plus en plus de personnes qui arrivent et d'enfants qui rigolent et s'amusent. Plusieurs parents prennent des photos de chaque moment passé ici avant de partir.

Je cherche mes amies et ne les trouve que quelques minutes après, près d'un stand. Je les rejoins, et demande moi aussi une glace.

- Enola !!

Je sors de mes songes, et regarde pendant quelques instants Aaron qui me regarde avant de continuer. Des souvenirs arrivent au fur et à mesure que j'avance dans la ville. J'essaie de faire abstraction, d'oublier mon passé, mais je n'y arrive pas. Nous traversons le terrain, arme à la main. Des nombreux bruits, plus étranges les uns que les autres, sont autour de nous.

Au bout d'un certain temps, nous voyons un aveugle juste en face de nous.

Aaron me fait un signe de le tuer.

Je prends mon arme lentement en réfléchissant. Comment ça se fait que cet aveugle est juste devant nous ?

Comme s'il attendait quelque chose ou quelqu'un.

Je prends ma flèche et la positionne.

Pourquoi ne bouge-t-il pas ?

Il n'entend rien ?

J'ai l'impression que ses infectés ne sont pas aussi bêtes qu'ils ne nous laissent croire.

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