Chasser le naturel ! (Nouvelle)

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" Chasser le naturel, il revient au galop ! " proverbe que l'on doit à Destouches, dramaturge français du XVIIIème siècle, dans sa pièce " Le Glorieux " en 1732.


*


Je me répète à l'envi cette phrase, alors que s'éloignent dans l'étendue immense, ces chevaux lancés au galop, le poil brillant et ruisselant dans la lumière du levant. Menés tambour battant, les rênes laissées libres par des cavaliers au visage rayonnant, je ressens dans mon cœur, leur joie de vivre,

À présent s'éloigne le clapotis frénétique des sabots dans les vagues étales d'une marée à son niveau le plus bas. La brume légère cache au loin la division que forme l'horizon, entre la mer et le ciel.

Et bien au-delà, le voyageur ou le migrant découvrira les rivages de la perfide Albion.


*


Je marche pour oublier mon mal-être.

Pour ne pas rester dans la mélancolie qui hante mon âme et qui cependant m'accompagne dans mes poésies.

Hier s'enfuit, comme glissé inéluctablement dans les plis du temps. Hier s'appelle le Jour de l'An. Et avant qu'il ne disparaisse, des souvenirs en cohortes prennent le chemin d'un moment que l'on dénomme le passé.


Les choses sont-elles à ce point éphémères ?

L'amour, l'amitié, la mort, les rencontres, les soirées, le jour et la nuit, les chemins d'écritures et le partage de lecture. Instants égrenés sur ces lignes de vie que la diseuse de bonne aventure pourrait décrypter, en évoquant des évènements écoulés et des rendez-vous à venir, bien qu'incertains.


*


Je me sens dans ce moment, comme un flotteur sur l'océan, à la dérive, tel un navigateur novice, en quête de certitude et tout autant impatient de découvrir l'inattendu.

Voici quelques coquillages disséminés. Une étoile de mer, peut-être tombé du ciel, tente de se camoufler.

Ici des morceaux de bois flotté s'enchevêtrent, échoués après les dernières tempêtes.

Plus en arrière, baignées par le soleil qui se détache, les belles façades du Grand Hôtel s'étirent par contraste.

Je m'imagine au quatrième étage, en sortie de bain, en train de regarder par l'immense baie vitrée, la mer à perte de vue.

Alors, je me vois dans les pas de Marcel Proust, évoquant à l'envi ma poursuite d'un temps perdu.

=O=

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