Mystère 1: Un tracteur nommé Christine - partie 8
Berge s’effondra lourdement sur le sol et seulement alors, Dorothée, la fille de madame Vaillant, s’approcha de lui et par apposition fit ressortir la balle. Le trou se referma aussitôt et il reprit connaissance.
— Espèce d’ordure, sans ma fille, je t’aurais laissé crever ici, lui lança Madame Vaillant.
Cannelle regarda Alex, estomaqué lui aussi. Puis, son regard fut attiré par le capitaine qui reprenait ses esprits doucement. Elle se dirigea vers lui, tremblante, pendant qu’Alex appelait des renforts par la radio dans leur voiture. Ceci fait, il accouru à son tour près du capitaine.
— Bon sang, Ambroise vous auriez vu ça ! Il faisait bouger les moissonneuses avec ses mains…Mais sans les toucher.
Le gendarme, encore faible, le regardait sans comprendre puis son regard se posa sur Cannelle mais celle-ci fit mine de ne pas comprendre non plus. C’est alors Alex, qui cette fois la pressa du regard.
— Mais dis lui, dis lui ce que tu as vu, enfin ! Et pour Dorothée ? lui murmura t-il à l’oreille, tu n’as rien à dire non plus ?
— Allons, allons jeune homme, tempéra le gendarme en se relevant, je vois que des armes sont dehors, il y a de quoi être choqué, pour quelqu’un qui n’en a jamais vu !
— Vous insinuez quoi là ? Que j’invente ? Que je psychotte parce que les armes me font peur ? Je vous dis que cet homme commande aux machines agricoles et que cette femme l’a ramené à la vie après que sa mère l’ai tué d’une balle dans la tête !
Tous se regardèrent en silence, d’un air très gêné.
— Mais dites-lui enfin ! cria le jeune médecin en regardant son entourage, suppliant.
La sirène des renforts se fit entendre et chaque personne présente sembla alors expirer de soulagement, sauf Alex, qui ne comprenait pas le silence de Cannelle.
— Fils, je peux vous appelez fils ? demanda Enizan en posant sa main sur son épaule.
— Non, lança Alexandre, agacé que l’homme puisse même l’envisager.
— Très bien doc, rétorqua le gendarme en enlevant son bras, un peu vexé. Il faut vous reposez.
Puis, son adjoint et lui procédèrent aux arrestations de Berge et de son aide, respectivement pour meurtre et tentative de meurtre.
Lorsqu’Alexandre ferma la porte de chez lui en cette fin d’après midi, il n’avait qu’une seule idée : larver. La trahison inattendue de Cannelle l’avait mit hors de lui et l’avait fait douter.
Le stress m’a t-il fait prendre des vessies pour des lanternes ?
Le jeune homme sourit quand il réalisa l’expression désuète à laquelle il venait de penser. Jamais avant d’être à Droche il ne l’avait employé…Ce sourire disparu aussitôt lorsqu’il réalisa, qu’effectivement, jamais il n’aurait utilisé ce genre d’expression avant.
Putain de campagne ! Te laisse pas avoir.
Après un bon bain délaçant, il posa ses pieds sur sa table basse et alluma son ordinateur pour consulter ses mails en toute tranquillité. A sa grande surprise, sa boite était saturée de messages d’inconnus le félicitant pour le comique de son récit: son ami avait publié son histoire sur un réseau social avec un lien vers son mail. Visiblement, son écriture avait plu. Soudain, on frappa à sa porte, ce qui était étrange. À part ses parents, personne ne savait qu’il était ici.
— C’est ouvert ! hurla t-il encore en peignoir.
À la deuxième salve de frappe, Alexandre s’avança jusqu’à la porte. Il réajusta la ceinture à sa taille par réflexe et ouvrit. Alors qu’il s’attendait à trouver un membre de sa famille devant sa porte, il vit les visages rougissants de Cannelle et Fdj.
— Deux minutes, lança t-il avant de leur claquer la porte au nez, sans les laisser répondre. « Putain, fait chier ! » purent-ils entendre enfin, puis Alexandre grimpa à la mezzanine qui lui servait de chambre pour enfiler les premiers vêtements qu’il trouva.
Je vais te l’aromatiser la Laura Ingalls du journalisme moi! pensa-t-il tout en leur ouvrant à nouveau la porte. Sans un mot, il leur fit signe d’entrer, mais sans oublier de fusiller la jeune fille du regard.
— Je sais ce que tu vas me dire Alexandre, commença la jeune femme.
— Alors ça, honnêtement je doute que tu ais le vocabulaire adéquate…À moins que toi, tu sois télépathe ?
— Très drôle, non je n’ai pas de pouvoir de la sorte, mais je connais peut être quelqu’un qui peut.
— Pourquoi tu n’as rien dis cette après midi ? Et qu’est-ce qu’il fout là ? finit Alex en montrant Fdj.
— Ah ! J’ai failli penser que j’étais devenu invisible ! s’amusa l’intéressé. Que les choses soient claires, je n’avais aucune envie de venir, mais Cannelle sait être convaincante! dit-il en s’asseyant. J’adore votre déco, ajouta t-il, taquin.
— Bref. Si nous sommes ici c’est parce que Fdj et moi nous enquêtons sur des phénomènes étranges depuis le black out dans la ville.
— Black out dans la ville, répéta Fdj, amusé.
— Des phénomènes étranges ?
— Oui. Depuis…Le black out…Les gens ont changé, des choses incongrues se passent. C’est pour cela que je ne peux rien dire, sans preuves, les gens nous riraient au nez ou nous prendraient pour des fous.
— Comme moi ce midi par exemple, renchérit Alex.
— Maintenant que vous avez fais votre baptême du bizarre…Voulez-vous nous aider et rejoindre la Droche team ? demanda le vétérinaire.
— La quoi ? Non mais vous délirez les deux là ! Vous me dites tranquillement que ce que j’ai vu était réel et que je ne dois rien dire ? Je suis docteur, je me dois d’en savoir plus. Imaginez qu’on puisse trouver des remèdes grâce à ces phénomènes? De toute façon, je crois que je vais créer un blog pour raconter mes histoires dans une ville de fous.
— Pas bête. Des enquêteurs 2.0, peut être que sous couvert d’un blog on aurait des témoignages ? Bonne idée, j’en suis ! s’exclama le vétérinaire.
— Non, mais je ne vous…
— Je te suis également! acquiesça Cannelle.
— non mais, je ne vous ai jamais…
— Comment pourrait-on appeler notre blog ? poursuivit la journaliste en ignorant le jeune homme.
— Sans déconner…Je vous haïs mais d’une force…termina Alexandre, vaincu.
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