VII

Une minute de lecture

J’entendis, de la bouche de Claude Louis-Combet, une citation de Boehme qui me marqua. Après l’avoir réécoutée pour la transcrire, et en la relisant maintenant, je suis saisi du contraste qui existe entre la beauté, l'originalité de l’image et la tristesse incommensurable des paroles qu’elle devait servir :

« Si tous les arbres étaient des écrivains, et toutes les branches, des plumes, et toutes les montagnes, des livres, et toutes les eaux, de l’encre, tous ensemble, ils ne pourraient tout de même pas décrire dans toute son ampleur le malheur et la misère que Lucifer avec ses anges a apporté dans son domaine, car il a transformé la maison de lumière en maison des ténèbres, et la maison de joie en maison de deuil. »

Devant un tel discours, on a le choix, soit on se focalise sur la beauté de l’image, soit sur le désespoir du propos. On peut aussi, pourquoi pas, ne se focaliser sur rien et garder la vision large.

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