Laisse moi t'aimer
Même un baiser fut-il une flamme en mes entrailles,
Même la violence, le lit dévasté,
Tout ce qu’un son résume… Il n’y a rien qui vaille
Un pan de soi son ton visage inavoué.
Et même à toi, je cacherai combien je t’aime.
Tu ne supporterais pas ce feu dont je brûle sans fin.
Déjà le peu de dire t’es trop, tu es loin ;
Sauf à moi, je cacherai combien je t’aime.
Oui, je ne dirai pas je t’aime : j’ai trop peur
Des brûlures que cela laisse en mon fort intérieur.
Laisse-moi t’aimer ce peu de moi-même,
Laisse-moi t’aimer ce rien que je dure,
Te couronner d’amour, ô flamboyant diadème,
Et cesser de durer, par même aventure.
J’aime à contre-courant d’un amour qui semble
Un déchirement sans fin d’être ensemble,
Et ne l’être plus, un déchirement,
Sans fin de savoir où cela nous mène,
Et la fin pourtant dans des mains humaines,
D’un cœur qui bat inhumainement.
Il est bien dur d’aimer que d’aimer à douleur,
Ta main que je tiens, encore, elle s’enfuit,
Tout le bonheur du jour annonce que la nuit,
Tu auras passé comme un voleur…
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