Le Pinceau

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Du haut de ma chambre, j'observe ta boutique, espérant t'apercevoir. Est-ce du voyeurisme ? Qu'en sais-je ? Je ne sais même plus si je suis encore moi-même.

Enfin un mouvement, tu te déplaces, de ce pas si fluide et gracieux. Tes longs cheveux ardents se soulèvent légèrement, ondulants tel un feu. Tel le feu en moi.

Tout de suite, je n'ai qu'une envie. Te peindre. Si l'inspiration est divine, alors tu es ma déesse. Je prends mon crayon, commence une ébauche. Mais je déchire la feuille. Rien à faire, tout mon talent ne parvient pas à rendre compte de ta beauté presque irréelle.

J'aperçois ta chevelure, et j'ai envie de la sentir, de la toucher, de la coiffer.

J'aperçois ta peau, et j'ai envie de la caresser, de la serrer contre moi, protecteur, presque possesseur.

J'aperçois tes lèvres, et j'ai envie de les embrasser, de les nourir de mon âme.

Et enfin j'aperçois tes yeux, joyaux de la Nature, et j'ai envie (ô désir fou) qu'ils me regardent comme je les regarde.

Tu mets une plante en pot, qui attendra le client suivant. Mais toi, jolie rose, qui viendra te chercher ? Auras-tu droit au chevalier servant que tu mérites, et que je ne suis pas ? Qui, parmi ces mortels indignes de toi obtiendra tes faveurs ? Serait-ce un homme, une femme ? De qui seras-tu la source d'inspiration ?

Ces questions me hantent. Comme j'aimerais être cet élu ! Mais sans doute n'est-ce qu'un rêve.

Alors tant pis, je rêve, adossé à ma fenêtre. Te regardant, avec une sorte de piété. J'entends déjà les gens dire que je t'idéalise. Ce n'est pourtant pas ma faute si tes défauts me semblent minimes face à tes qualités.

Mais tu m'apperçois. Surpris je me redresse. Je rougis un peu, terrifié que tu m'ais vu en train de t'observer. C'est terriblement gênant ! Tu vas sans doute me détester maintenant, me considérer comme un vulgaire voyeur ! Si j'avais la moindre chance, je l'ai perdue, c'est certain !

Mais tu me souris. Et Mona Lisa, à cet instant, pâlit de jalousie face à ce sourire si adorable, si lumineux, si magique. Ainsi tu ne me hais pas. Ainsi tu me regardes.

Le temps semble figé.

Et de cette scène, de cette ébauche, j'aperçois un tableau où nous serions à deux.

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