Ils m'ont parlé dans ma tête, ce n'était pas comme des mots, plutot des images, des ressentis, je pense qu'ils ne parlaient pas vraiment notre français, plutot un patois peut-être.

" Ils nous ont jetés là.

Encagés, ils avaient dit !

Mais encagé, c'est dans une cage, au moins on voit le ciel !

Mais ils nous ont jetés là, et ils ont fait rouler un gros rocher pour boucher l'entrée.

On est restés là, dans le noir, tout effrayés, ma Déborah et moi.

On a attendu qu'ils reviennent pour nous remonter à l'air libre.

Mais le temps a passé et personne n'est venu.

On a rampé dans le noir et on a bu de l'eau pleine de terre.

On a eu froid, ma Déborah et moi. Ils nous ont oubliés.

Ils ont récupéré le pré.

Nous sommes morts.

Dans le noir, serrés l'un contre l'autre.

On n'avait pas vingt ans."

Ropert et Déborah (Ce sont deux personnes qui sont dans la grotte dal Font de Dotz, à Bugarach.)

MAZARIA

Bugarach, 12,12,2017.

le terme "pleine de terre" est volontaire, car dans le noir, pour ces deux malheureux, l'eau a semblée "pleine" , comme habitée...