L'enfant s'assied sur le fronton gris du nord-ouest

Les cheveux dans le vent il cherche l'horizon

Tombe alors une larme salée sur la grève

Il sent enfin le cœur battant de sa maison

Je n'ai que mon cœur qui cogne murmure-t-il

Au vent et au sable froid je suis différent

Je n'ai que mon cœur qui résonne hurle-t-il

Sur la plage à tous ces cœurs seuls itinérants

Ses émotions tonnent comme un feu d'artifice

Il pense alourdir la terre de son esprit

Il rêve de pleine lune et de sacrifice

Les voix de son mal être résonnent sous abris

Un jour il faudra bien que tout cela pète

Qui verra sa prière lancée dans la Manche

Il crie alors le nom des chasseurs de tempêtes

Pour lui qui cueillera vraiment la rose blanche

Les larmes s'écrasent en cascades sur la roche

Une seule glisse sur sa joue comme une perle

Joyau de sa douleur quotidienne et si moche

Harcelé tel est le fardeau des innocents

Inlassable la Mer comme une mère écoute

Ce cœur sincère et franc défaut d'un monde impur

Il appelle aux héros des enfants et sans doute

Pourront-ils le guider hors de ce temps si dur

C'est un enfant de la campagne et des ajoncs

Tout le monde connaît la vie de tout le monde

Les ragots sur lui fuse au-delà de l'école

Ses parents manqueraient-ils de sixième sens

Il souhaite plonger pour se laver des poisons

On ne l'accueille plus comme un simple anonyme

Son entourage n'est plus que désillusion

Il souhaite caresser le sable des abîmes

Mais il reste assis sur le fronton du nord-ouest

L'été revient après l'hiver il sent sa présence

De toutes ces jérémiades et coups il s'en déleste

Part alors sur le chemin de la renaissance

Dédié à Margaux D.