Je reviens de chez le docteur. Il m'a dit que c'était trop tard que le processus était enclenché, que je perdrais peut à peut la mémoire.
Je ne le crois pas, je ne veux pas le croire. La vie est tellement belle, je ne veux pas l'oublier...
Mais comment est-ce possible ? On ne peut pas oublier ses souvenirs, des lieux où des gens...
Je me suis assise sur le canapé, et je suis resté là, à contemplé le vide.
Mon fils, Simon, ne devrait plus tarder. J'entends des pas dans la cour, il arrive. Il rentre discrètement et me regarde, me demande du regard ce qu'il sait déjà. Je me lève pour lui donner la baguette de pain que j'ai acheté ce matin, arrivée dans la cuisine je me rend compte que je ne sais pas ou j'ai pu la mettre. Je cherche, en vain, ma mémoire me fait défaut, je rage, je peste, mais rien ne change.
Finalement je la trouve, entre une salade et une bouteille d'eau.
Le lendemain je me prépare, je m'habille soigneusement et m'avance vers la porte. Pourquoi ? Ou je vais ? Qu'est-ce que je fais là ? Je fouille dans mon esprit, cherche des chemins assombris par la maladie...
Au fil des jours et des semaines j'oublie, puis je m'en rapelle, quelques secondes et c'est finit.
Je m'acharne, je m'emporte, je délire, je m'exaspère, je souffre... Je deviens folle, impétueuse, de mer calme et tranquille je deviens ouragan déchainé.
Je cris, je hurle, je maudis, je pleure...
Je ne suis qu'une humaine parmis tant d'autre mais ma souffrance est là, chaque jour me rapelle que j'ai oublié celui d'avant, encore et encore.
Et je ere, encore, seule dans ma maison, je frisonne, une larme coule, puis deux. Une porte s'ouvre sur un jeune homme, je ne le connais pas. Il s'avance vers moi et me sers dans ses bras. Je le repousse et lui demande qui il est, j'ai peur. Il me regarde tristement.

• Tu ne sais pas qui je suis ?
  

Je bouge négativement la tête. Ses yeux humides me font de la peine. Après une longue inspiration il me dit :

• C'est moi maman... Simon...