Réponse de Jean
Montauban, le 30 juin 1910
Ma tendre aimée,
Quelle bien triste nouvelle m'annoncez-vous là. Je ne puis me résoudre de ne point vous voir durant tant de mois, ne plus vous prendre dans mes bras, vous serrer contre mon coeur le temps d'une valse ou d'une mazurka, ne plus voir votre joli minois ou entendre votre rire.
Quelle torture allez-vous m'infliger ! Combien vont être ternes les semaines et les mois à venir. Vous êtes devenue mon rayon de soleil, désormais, c'est dans l'ombre que je vais vivre ou, plutôt survivre. Sans vous tout va me sembler chagrin.
Je vous promets de penser à vous à chaque instant de la journée. Je vous écrirai plusieurs lettres par jour afin qu'à chaque instant, vous connaissiez mes pensées les plus profondes.
Si Mme DANGLARD vous en laisse le temps, écrivez moi aussi souvent que vous le pourrez, je garderai toujours sur moi votre dernière lettre, ainsi, je vous aurai toujours sur mon coeur.
Avant votre départ, je viendrai à votre rencontre pour vous serrer encore une fois dans mes bras avant notre séparation. Cette étreinte m'aidera à supporter votre absence durant les prochains mois.
Oh mon Yvonne, comme je suis triste, car, je vous aime ma Douce, oui je vous l'avoue, vous avez mis le feu en mon être. Vous vous éloignez, au moment où j'avais tant de belles choses à vous conter. Si l'amour est fait de séparation et de désespoir autant ne pas être amoureux. Je suis tellement accablé que je vous écris des mots qui peuvent mettre le trouble en vous. Gardez moi votre confiance, je vous attendrai et nos retrouvailles n'en seront que plus merveilleuses.
Ma Douce, Mon Aimée, je viendrai vous dire au revoir samedi tantôt. Mon ami Marcel, m'a dit qu'en ville un photographe vient d'ouvrir boutique. J'irai me faire prendre en photo, ainsi, durant votre séjour, mon portrait vous accompagnera.
Votre Jean, qui vous aime tellement.
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