Le papillon
« Tiens, mais ma maitresse a mal fermé la fenêtre du balcon. Allons voir ce que l’on peut y trouver ». J’adore regarder ce qui se passe à l’extérieur. Même si Rose se sent nerveuse dès que je mets mon museau sur la terrasse, quand l’occasion se présente je me glisse dehors. Là, j’ai juste à m’appuyer sur la porte vitrée pour que celle-ci me laisse une ouverture assez large.
La sensation de chaleur du soleil sur mon pelage me rend d’humeur joueuse. Je plisse légèrement les paupières, et je m’assois. Je jette un regard circulaire de droite à gauche pour mater ce qui se passe. J’aperçois des personnes promenant leurs chiens.
Je n’apprécie pas les chiens. J’ai déjà essayé d’en fréquenter un, celui des parents de Rose. J’ai fait preuve d’amabilité avec ce corniaud. Il voulait jouer avec moi. Mais au bout d’un moment, par lassitude il a eu le droit de tâter de mes griffes. En attendant, depuis mon second étage, ils ne me voient pas pendant que je les épie. Je me sens tranquille.
Une chose que j’adore, c’est observer le marronnier qui s’élance majestueusement vers le ciel en face de mon balcon. Je regarde son évolution au fil des saisons. De la naissance des bourgeons au printemps à la dernière feuille tombant en novembre, l’arbre ressemble à un théâtre où il se passe toujours quelque chose d’intéressant à voir.
Pour le moment, il ne se passe pas grand-chose, je décide de faire ma toilette. Je m’assois près de la fenêtre ouverte, et je commence par nettoyer consciencieusement ma queue. Naturellement, je ne manque rien des bruits et mouvements aux alentours.
Soudain, un papillon passe en volant devant moi. Ses ailes colorées battent à un rythme endiablé. Je lève une patte pour essayer de le toucher, mais celui-ci fait un écart pour m’éviter. Je le suis doucement, en m’aplatissant pour me fondre dans le décor et sauter sur lui à la moindre occasion. Il se pose sur la jardinière où Rose fait pousser ses herbes aromatiques. C’est le moment. Je m’élance, il part sur ma droite, il est à quelques centimètres de moi, je rebondis immédiatement pour le poursuivre. Victoire, je l’attrape dans ma gueule, et…
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