Chapitre 1: Passé
"Ne la touchez-pas! hurle une voix aigu aux tonalitées familiaires."
Je tente d'ouvrir les yeux mais mes paupières sont trop lourdes, elles restent obstinément closes et, impuisante, je continue d'écouter les cris qui emplissent la pièce.
"Vous ne pouvez pas, non, pas elle ! C'est ma fille, ma fille unique."
Un grand "bang" fait alors trembler les murs et une poigne forte s'empare de mon bras.
Subitement, mes yeux s'ouvrent, me laissant disserner un homme aux traits durs d'une trentaine d'années habillé des pieds à la tête d'une combinaison noir et portant sur le coeur un emblème. Un cercle rouge barré d'une croix.
***
"Illoana ? demande quelqu'un en me secouant légèrement dans une tentative de geste tendre."
Mes yeux s'ouvrent sur un vieux plafond en bois. Une pensée s'impose, impérieuse. Ce n'est pas chez moi, ce n'est pas ma maison.
"Illoana ! tonne cette fois ci une voix puissante, dure."
Dans un élan de frayeur je me redresse subitement et, dans un excès de maladresse, tombe lourdement au pied de mon lit, face contre terre.
Un rire gras s'élève me faisant trembler de rage. Je me redresse lentement et plante durement mon regard dans celui de l'homme, identique à celui de mon rêve, qui me regarde. Mes poings se serrent tandis que je reprends peu à peu conscience de la situation. Je me mords silencieusement la lèvre inférieure pour m'empecher de faire ou de dire quelque chose que je regretterai amèrement plus tard.
"Tu ne m'accables pas de paroles vengeresses ce matin ? Comme c'est dommage, continu ironiquement l'homme en réduisant la distance qui nous sépare, moi qui prenait plaisir à t'apprendre le respect."
Je clos les paupières dans un geste désespéré pour faire face à la situation et me réfugie dans mon esprit, là où il ne peut m'atteindre. Je m'enferme dans mes pensées pour récapituler ma situation:
"Mon véritable nom est Lia ROY, j'ai 6 ans et j'ai été choisi pour faire parti d'une des six élus. Mais je ne veux pas, je ne veux pas participer à cela parcequ'il parait que je devrai me battre à mort pour gouverner. Je représente la lignée Laténienne: ma douce mère Aria, mon père Sebastien, les drôles de voisins de la maison avec un grand jardin et plein d'autres gens que je n'ai jamais vu. Il parait que c'est important... Je n'ai pas tout compris aux histoires que me racontaient grand-père sur notre histoire et manière de gouverner... Ils veulent que j'oublie tous mes souvenirs de ma vie d'avant, selon eux, ils seraient indignes d'un futur gouverneur. Je les empecherais, rien ne me fera oublier!"
Un coup s'abattit. Brutal mais rapide.
Un second coup frappa. Plus fort, plus puissant.
Un troisième suivit et un cris l'accompagna.
Un quatrième, un cinquième et, bientôt, se furent des dizaines de coups qui entamèrent la peau douce de l'enfant.
***
"Carnet d'apprentissage du sujet 4 de la sixième génération: Illoana
Leçon n° 3650 d'art de la guerre
Résumé de la scéance du jour:
Aujourd'hui étant notre 16 ème anniversaire Adrian nous a exceptionnellement laissé une heure de libre que nous avons occupés tous les six par un combat de type monadikós agónas, un contre un."
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