Vincent change de lycée

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Avec le soutien de  Shadow 
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Vincent arrivait au lycée Amélie Mauresmo, en terminale, ce qui le troublait assez : l’année du bac ! Son père avait dû le faire déménager, pour cause de boulot.

Première classe : le français. Il s’en était superbement sorti l’année précédente (17/20, quand même !), et il comptait là-dessus pour se rattraper, au cas où…

Mais il n’est point facile d’entrer en un nouveau bahut où l’on ne connaît personne. La salle était pleine : il alla donc s’asseoir au fond. On l’avait regardé, évidemment, qui l’avait gêné au plus haut point, mais… une fois au fond, on ne le regarderait plus.

Sauf que… parut alors un genre de gravure de mode, qui fut salué par une sorte de bronca. Le mec fit taire les cris d’un geste et vint directement se poser près de Vincent, refusant les invites d’au moins trois nanas… qui avaient réservé la place à côté d’elles…

— Hello ! Jordan. Toi ?

— Vincent.

— Superbe. Le nom de mon arrière-grand-père. Mais t’es plus beau que lui !

Vincent rougit. Il vit aussi que les autres se retournaient pour mater le beau… le très beau Jordan. Et il eut vite conscience que ce mec tenait une place à part, céans.

— Dis-moi tout !

— Je… Je… bafouilla Vincent, je… viens de Nantes et…

Le prof entra et fit des yeux le tour de la classe, repérant évidemment Vincent, qui était le seul nouveau. Regardant ses papiers, il dit :

— Vincent ! 17 au bac de français… Bravo ! Si j’ai bon souvenir, et sans vouloir semer la discorde… on n’a pas dépassé le 16, ici !

— Ouh ! cria la salle.

— Je vous demande d’accueillir votre nouveau camarade avec gentillesse… et respect. Mais pour l’instant, c’est encore moi, le prof ! Et d’ailleurs… Vincent a bien une faiblesse, non ? L’allemand, peut-être ?

— Ma mère est de Hambourg, Monsieur.

Éclat de rire général.

— Et donc ? reprit le prof, souriant lui aussi.

— Nul en gym.

— J’t’aiderai ! cria Jordan.

— Ouh ! cria la salle.

— Votre auteur français préféré ?

— Marceline.

— C’est qui, ça ? fit une voix.

— Marceline Desbordes-Valmore, la première poétesse romantique, répondit le prof. Bien, Monsieur ! Eh bien ! On va s’en occuper, de Marceline !

— Nooon ! gémirent certains.

— Elle vous surprendra, jeunes gens. Merci, Vincent.

— P’tain ! T’es trop, toi ! souffla alors Jordan en passant le bras sur l’épaule de Vincent. Tu m’veux comme ami ?

— Tu m’veux comme ami, toi ?

— Super oui !

Vincent était sidéré.

— Tu m’aideras, en français ?

— Kein Problem !

— Et en allemand aussi ?

— Natürlich.

— Oh… fit le mec… que Vincent jugea impressionné.

On se sourit plus que gentiment, mais Vincent se demanda dans quelle sorte d’engrenage il venait de mettre le doigt…

Au sortir du cours, Vincent fut retenu par le prof qui lui parla de Marceline, et lui demanda une sélection de poèmes à étudier en cours. Le tout sous le regard de Jordan, qui était resté un peu en arrière.

— Tu m’épates, mec ! T’arrives de nulle part, et hop ! Le prof te demande des conseils !

— Il savait tout ce que j’ai dit, tu sais ?

— Tu me le diras ?

— Évidemment.

— Moi, j’t’aiderai en gym, s’tu veux.

— Oui, ce serait gentil. J’en ai vraiment besoin !

Les cours s’enchaînèrent donc, et partout, Jordan voulut se poser près de Vincent.

On avait réussi à papoter un peu, entre les cours, et Vincent dit enfin :

— Tes amis vont me détester, si tu restes toujours avec moi…

— Les mecs, peut-être, mais pas les nanas !

— Parce que…

— Sans me vanter… j’assure.

— Ah !

— Toi, mignon comme t’es, tu devais pas avoir de mal à niquer, ici ! Elles sont plutôt chaudes, les p’tites !

— Je suis timide… murmura Vincent.

— Pas elles ! Ah ! Ah !

— Toi, tu…?

— Quand je veux.

— C’est vrai que t’es super beau, toi ! lâcha Vincent sans réfléchir.

— Oh ! C’est gentil, ça ! fit Jordan. Aucun mec m’a jamais dit ça !

— Mais les filles, oui ?

— Non, aucune aussi ! Oh ! J’t’adore, toi ! fit le beau Jordan en prenant soudain Vincent en ses bras, pour l’y serrer fortement.

— C’est la grande amour, déjà ? fit une voix.

— C’est mon nouvel ami, Valentine, dit Jordan en lâchant Vincent.

La fille était canon, et Vincent comprit tout de suite qu’elle appartenait au harem supposé de Jordan. Qui d’ailleurs vint lui poser un bisou sur la bouche. La fille saisit aussitôt la nuque du garçon et lui roula un patin de compète !

Vincent sourit : ce mec était donc… Qu’est-ce qu’il était, en vérité ?

— On se voit donc demain… et tout le temps ? fit alors Jordan.

— Demain et tout le temps, si tu veux, répondit doucement Vincent. Bonne soirée !

Et Vincent s’en fut, le cœur léger. Sans trop savoir évidemment à quoi s’en tenir. Selon toute apparence, il avait capté l’attention d’un mec qui avait au bahut une position particulière, encore qu’il ne sût pas trop laquelle.

Était-ce sa seule beauté qui cristallisait les passions ? Son aplomb ? La position de ses parents ?

Jordan était grand et fin. Blond cendré, il disposait d’un visage oblong orné d’yeux d’un bleu soutenu, et d’un sourire à faire tomber les murailles. Et d’un si joli petit menton pointu ! Et les défenses de Vincent n’étaient pas celles de la Muraille de Chine !

Vincent fut bien incapable de s’ôter de la tête cette invraisemblable première journée de cours ! Ses parents même s’en inquiétèrent… Mais il ne dit rien.

Vincent… Vincent… se posait de vraies questions, qui ne regardaient que lui.

Jordan… La beauté parfaite. Une forme de masculinité liée à son aplomb. Et une autorité due à son incomparable beauté… Jordan !

Où Vincent sut. Ce qu’il se refusait de savoir, jusque là. Il était amoureux, enfin !

Amoureux de Jordan. Oh ! Que c’était inattendu, tout ça, et soudain lourd à porter !

Il eut du mal à dormir, ce jeune homme. Mais il fut à l’heure au lycée… où il vit Jordan distribuer des tas de bises à ces demoiselles… avant de lui en donner deux aussi, en le serrant en ses bras.

— Tu fais la bise aux mecs, maintenant ? fit un mec.

— C’est mon ami.

— Et nous ?

— Mes super potes, t’affole pas !

Il y eut un petit moment de trouble alentour, alors. Mais il fallait entrer en cours… ou Jordan accapara Vincent, derechef.

Jordan ne cessa de donner des gages d’amitié à Vincent, jusqu’à l’inviter le soir même chez lui :

—Mes parents sont barrés : on sera tranquilles !

Vincent suivit, donc. La maison de Jordan était superbe, et ce mec lui fit découvrir sa chambre, une suite de deux pièces avec salle de bains. Dans le salon étaient deux appareils destinés à la musculation.

— Je m’en sers un peu seulement… En fait, j’ai la chance de ne pas en avoir trop besoin !

Et il ôta soudain son t-shirt, proposant à Vincent la perfection même.

— Ouais, c’est sûr qu’avec ça t’a besoin de rien fit Vincent, souriant… mais si troublé !

— T’es comment, toi ?

— Nul.

— Tu montres ?

— Tu serais déçu…

Alors Jordan prit le bas du t-shirt de Vincent pour le lui ôter.

— C’est vrai que tu manques un peu de… Y sont jolis, tes tétons… ajouta le garçon en se saisissant desdits.

Au grand frémissement de Vincent.

— T’aimes ?

— Oooh…

— Moi aussi, mais… j’ai jamais osé le demander à une nana… Tu me le fais ?

Vincent s’exécuta, ayant la surprise de sentir sous ses doigts les tétons de Jordan durcir vivement, tandis que le garçon gémit soudain vivement.

— Ouais, c’est bon, oh p’tain ! gémit Jordan en pinçant plus fort les tétons de Vincent… qui gémit aussi.

Quelques secondes plus tard, Jordan souffla :

— Oh p’tain, je bande ! On arrête !

— Non.

— Tu bandes pas ?

— Si.

— Oh p’tain ! Tu veux ?

— Jamais j’ai senti ça.

— Moi non plus ! fit Jordan. Mais…

— Pince-moi bien, Jordan.

— Oh !… Je… Oui, toi aussi !

L’exercice dura un peu, et Jordan feula :

— J’bande trop, là ! On vire tout ?

— Oui.

Deux superbes bites se trouvèrent lors en concurrence… et si près l’une de l’autre !

On se regarda une seconde, hébété… et Vincent tendit lentement la main vers le superbe objet de Jordan, s’arrêtant à un centimètre d’iceluy.

Alors Jordan en fit autant et… on s’entresaisit délicatement pour se manipuler, d’abord timidement, puis plus virilement : ces garçons savaient bien comment faire !

— Ouais, vas-y fit enfin Jordan, en tripotant tout aussi vigoureusement son nouvel ami.

Ce qui devait arriver arriva, et l’on s’arrosa copieusement l’un l’autre.

— Oh p’tain ! fit Jordan. Première fois que je fais ça avec un mec !

— Dans mon ancien bahut, ça se faisait… sans le dire, mentit Vincent, qui était tout aussi novice en la chose.

— C’était bon, en tout cas ! Toi ?

— Ouais, j’ai bien aimé. T’as une super belle queue, Jordan.

— Oh ! Merci… première fois qu’on me le dit.

— Les nanas sont très mal élevées !

— Ah ! Ah ! Ah ! Toi aussi t’es bien monté, oui !

On se sourit niaisement.

— Tu fermes ta gueule, hein ? ordonna Jordan, la main sur l’épaule de Vincent.

— Oui, mais… je pourrai pas la fermer toujours.

— Hein ? Tu dis quoi, là ?

— Pour te sucer, faudra bien que je l’ouvre un peu.

— Oh ! Oh ! suffoqua Jordan, tu, tu…

— Ce serait sympa, non ? fit Vincent, tout sourire… et totalement désinhibé, asteur.[1]

— Oh p’tain, j’y crois pas !

— Je t’ai choqué ?

— Mais non, non, bien sûr !... Mais toi, t’es…

— J’en ai bien l’impression, M’sieur !

— Oh, je…

— Dis rien ! Toi aussi tu fermes ta gueule, donc !

— Oh oui, oui, bien sûr !

— T’es beau, Jordan.

— Merci. Je…

— T’es beau et je meurs d’envie de te sucer.

— Oui, oui ! Oh ! Oui, tu le feras ! P’tain… J’y crois pas ! Vincent !...

— On va bien s’amuser… et voilà !

On s’alla doucher, et l’on s’enlaça tendrement avant de se séparer. À quelle hauteur flottait le nuage sur lequel était Vincent, il ne le savait guère !

Le lendemain, bises publiques de Jordan au lycée… et un mot à l’oreille : « Merci ! »

— C’est con, je nique demain et samedi, souffla Jordan en cours. Je t’appelle dès que j’ai un moment.

Le nuage monta d’un cran.

— Je pense à toi, mon p’tit mec, dit Jordan en faisant la bise à Vincent, à la fin des cours du vendredi.

Vincent se morfondit évidemment, mais… il se remémora les commentaires acerbes des autres sur le beau Jordan, dans son dos : il n’en manquait point. Et il en fut d’autant plus excité… et amoureux. Vers onze heures et demie, ce vendredi soir, il fut appelé par Jordan :

— Mes parents sont au bal, et pas prêts de rentrer : tu viens dormir là ?

Les parents de Vincent n’étant pas des brutes, il put filer vitement… avec sa brosse à dents !

Le moment fut la perfection même. Comme l’était la quéquette à Jordan. Qui s’essaya lui-même à ce gent exercice, et… devant un Vincent effaré, il annula son rendez-vous du samedi, avec une des plus belles nanas du lycée…

— Faut que je révise mes connaissances, dit-il, grave.

— Pour le bac ?

— Non. Pour le cul. Et le sentiment. Avec toi.

— Moi ?

— Apprends-moi… à t’aimer.

— Jordan ?

— Oui.

26. VII. 2020

[1]. C’est la façon québécoise d’écrire : à c’t’heure.

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Commentaires & Discussions

Vincent change de lycéeChapitre7 messages | 2 ans

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