Frustration ! J'avais oublié à quel point les jeunes sont incapables de se retenir.

- Je suis désolé, dit-il en nouant la capote qu'il vient de retirer.

- Ce n'est pas grave.

C'est sûr que ce n'est pas "grave". Mais comment je fais descendre la pression ? Je remonte la couette sur mon corps. Maintenant que nous ne sommes plus dans le feu de l'action, je me sens mal à l'aise.

- Tu as froid ?

- Non. Pourquoi ?

- Ne te couvres pas alors. Laisse-moi te regarder, me dit-il en rabattant le drap à nos pieds.

Ça fait longtemps que je n'ai plus été nue devant quelqu'un. Enfin... Intentionnellement. Je ne compte pas l'épisode du transat cassé ! J'ai bien eu des amants, mais de mon âge. Et puis, la lingerie m'a toujours bien servi à cacher les petites imperfections. Là, je suis totalement nue à côté d'une statue grecque. Heureusement que la lumière du réverbère adoucit la vue !

- Tu es magnifique, dit-il en caressant doucement mes seins d'une main distraite.

- Charmeur va !

- Non, c'est vrai. Ta poitrine est magnifique ! Tes tétons sont magnifiques !

- N'importe quoi. Mes seins ne tiennent même pas tout seuls. Et comment est-ce qu'on peut avoir des "tétons magnifiques" ?!

Il se penche un peu plus vers moi, sa main se baladant toujours sur mon corps.

- Hooo je t'assure qu'il existe des jolis seins avec des tétons très très laids. Pourquoi ne peux-tu pas simplement accepter un compliment ?

- Parce que j'ai mon âge, que j'ai porté et allaité deux enfants. Je vois bien les lignes sur mon corps, mes courbes pas si fines, mes fesses pas si fermes et j'en passe, dis-je en me cachant comme je peux.

- Je préfère mille fois les femmes rondes qui s'assument, que les anorexiques complexées !

Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose dans sa voix me donne envie de lui faire confiance. Je le laisse donc explorer mon corps. J'ai l'impression d'être une île devant être cartographiée centimètre par centimètre. Ses doigts passent sur les lignes de mes hanches, comme autant de fleuves et d'affluents à répertorier. Ils atteingnent mes cuisses. Mes sens s'échauffent à nouveau lorsqu'ils analysent les reliefs de mon mont de vénus. Oubliant la rigueur de son expédition manuelle, il mordille un de mes mamelon. Je soupire.

- Je t'ai fait mal ?

- Oui... Mais continue, dis-je en soupirant.

Sa langue parcourt mon téton endolori alors que sa main voyage entre mes cuisses. Ses doigts me frôlent à peine. Je ne sais plus. Ai-je envie de les ouvrir pour le sentir entrer en moi ? Ou de les refermer pour emprisonner sa main et ne plus jamais le laisser partir ? Ils s'insinuent entre mes lèvres, les écartent délicatement et viennent presser mon bouton. Non. Trop directe. Doucement, je guide sa main lui montrant ce que j'aime.

- J'aimerais beaucoup te regarder te faire du bien, dit-il, la voix rauque.

- Une... autre fois. Con...centre-toi, haleté-je.

Je referme les cuisses sur nos doigts entremêlés, augmentant la pression. L'envie qu'il envahisse mon corps, qu'il s'infiltre en moi me reviens. Je descends sa main, il trouve l'entrée de mon temple et le profane de ses doigts agiles. Je soupire. Il se retire... Bien trop vite. Gémissant, je blasphème. La pulpe de son doigt passe sur mon bouton, m'arrachant un râle de plaisir. Je m'abandonne et lui entrouvre les portes de mon sanctuaire. Il saisit l'occasion pour le vandaliser à nouveau. Il porte ensuite ses doigts à sa bouche, les avalent goulument. Je crois défaillir. Sa langue vient caresser la mienne, et me faire partager le gôut de mon eau bénite. Je l'embrasse avidement et redirige sa main vers mon cloître, les jambes totalement ouvertes. Il entre et sort doucement, trop doucement. Je lui montre le rythme dont j'ai besoin.

- C'est ça que tu veux ? Dit-il en allant plus vite, plus fort.

Incapable de répondre, je suis submergée par la luxure. Le bruit de sa main qui s'abat sur mon corps à chaque poussée... Mon corps s'arque pour le recevoir plus profondément. Sa bouche se presse contre mes lèvres, sa langue cherche la mienne.

- Con... tinue. Enco...re.

Ma tête tourne. Mon ventre est en feu. Mon bassin ondule à contre sens pour le recevoir plus fermement encore. Sa paume me frappe. Sa langue glisse sur mes lèvres. Des vagues de plaisir remontent de mes reins et viennent s'échouer entre ses doigts. Je laisse un flot d'ivresse déferler en moi. Je ne vois plus rien. Je n'entends plus rien. Je me noie dans la jouissance. Mes muscles se contractent. J'agrippe sa main. Trop de sensation. Trop de plaisir. Je la garde serrée contre moi, le temps de laisser la houle me traverser. Longtemps. Je libère sa main et pose ma tête au creux de son cou. Il me caresse délicatement, malgré les soubresauts de mon corps. Chaque touché engendre un nouveau frisson, une nouvelle secousse.

- Je... Je crois que je n'avais jamais vu une femme jouir. C'est... C'est bien ce qu'il s'est passé, non ? Me dit-il, bien après que mon corps se soit enfin calmé.

- Chuuut. Dors maintenant, dis-je en souriant.

***

Le lendemain... Que dis-je ? A peine quelques heures plus tard... J'émerge au son de mon réveil. Je regarde Maxime, toujours endormi, la tête dans le coussin, les fesses à l'air. S'il n'était pas là, je penserais avoir rêvé. En mode automatique, je me retrouve sous la douche fredonnant le refrain de Catherine Lara.

Nuit magique
Une histoire d'humour qui tourne à l'amour
Quand vient le jour
Nuit magique
On perd la mémoire au fond d'un regard
Histoire d'un soir

Nuit magique
Si loin de tout sans garde-fou
Autour de nous
Nuit magique
Nuit de hasard, on se sépare
Sans trop y croire

Rien ne pourrait changer ce que je ressens en ce moment. Je n'ai pas vraiment envie de penser. Je veux juste le vivre.