Imagine si on se retrouvait là, tous les deux. Tu me reconnaîtrais ?

Imagine. Tu vois ? On échange notre premier regard.

J'en ai des frissons.

Tu me souris. Dire que je pensais te connaître, même ton sourire me surprend.

Mes yeux glissent sur ton corps. Enfin je te vois en vrai.

Tu te rends compte de l'effet que tu as sur moi ?

Je ne peux pas m'empêcher de sourire.

Je t'adore déjà. Je suis sensée te connaître, mais tu as tant de choses à me dire.

"Salut !"

Ta voix...

Elle ressemble à la mienne. Mais il y a un petit plus. Qui me fait frisonner de plaisir.

Tu le sais ça ? Je pourrais t'écouter parler pendant des heures.

Tant mieux. Car c'est justement ce que je vais faire.

Ma voix tremble mais je te répond.

"Salut !"

Ça sonne plus comme une interrogation, mais ça ne t'offusque pas.

Tu a l'air si confiante.

Tu as vécu tant de choses.

Dis-moi je t'en prie.

Je veux tout savoir. Je sais que j'ignore beaucoup de toi.

Je t'en prie.

"Alors, qu'as tu à me dire toi ?"

"Moi ?" je te réponds "Y-a-t-il des choses que tu ne connais pas à mon propos ?"

"Sans doute pas."

Ta voix est douce. Dis-moi. Je veux le savoir.

"Mais j'ai possiblement des choses à te dire. Sur toi."

"Dis-moi."

Les mots m'écorchent presque la gorge.

Je veux savoir.

"Nous avons tout notre temps. Une nuit entière devant nous."

Je me plie à ton jugement. Pour moi, tu ne peux que me dire la vérité.

J'avais l'habitude de mener la danse.

Mais je ne suis plus qu'un pantin sans volonté à tes côtés.

J'attends que tu reprennes, pour que je cale mes pas sur les tiens.

"Sais-tu qui je suis ? Me connais-tu vraiment ?"

Dois-je t'avouer ce que je pense au fond de moi ?

Tu le sais n'est-ce pas ?

Tu as déjà la réponse à cette question !

Mais je te réponds. Je sais que tu ne me jugeras pas.

"Je sais qui tu es. Mais... Je n'ai qu'une connaissance imparfaite de ton histoire."

Tu me parles alors de ton passé.

Tu me parles de ton enfance.

Tu me parles de tes projets.

Tu me parles simplement de toi.

Ça ne se voit pas mais je prends des notes. Tu le sais ?

Je t'admire.

Tu as grandi si vite que je n'ai pas vu les détails de ton existence.

Je regrette parfois, mais ta vie doit continuer.

Tu as le droit d'avoir ton intimité. Je ne serais pas intrusive. Tu le sais ?

Je t'admire.

Les étoiles brillent tu le sais ? Tu le vois ?

Je le sais. Mais je ne les regarde pas. Mes yeux sont toujours posés sur toi.

Ont-ils cillé depuis que l'on s'est vus ? Je ne crois pas.

Je ne perdrai pas une miette de la vue que tu m'offres. Je t'admire tu le sais ?

"Veux-tu que je te le dise ?"

Ta voix est toujours aussi assurée.

Je suis si émue. Mais toi ?

Tu le racontes mais je ne sais pas ce que tu penses de cet instant.

Je dois te demander ?

"Dis-moi... qu'en penses-tu ?"

"J'attendais depuis longtemps."

Vais-je vraiment me satisfaire de ta réponse ?

Bien sûr et tu le sais. C'est pour cela que tu continues.

Tu me décris tes émotions à la perfection.

Tu mets les mots sur mes propres sentiments. Tu le sens ?

Je t'admire.

Lorsque tu t'arrêtes de parler, je me sens comme vidée de toute émotion.

Tu le sais ?

"Alors veux-tu que je te dise ?" me demandes-tu.

J'ose faire une phrase complexe, enfin. Peut-être la discussion va-t-elle se préciser de mon côté.

"Si tu insistes tellement, c'est que tu me caches quelque chose."

"Je ne sais pas si c'est une très bonne idée de te donner ces détails."

Tu ne sais pas ?

Tu ne sais pas ?

Veux-tu me perdre ?

Dans ta voix, tout est assuré.

Dans ton regard, tout est assuré.

Dans tes gestes au clair de lune, tout est assuré.

Tu ne sais pas ?

Tu me perds.

Je t'adore.

Tu me perds.

Je t'admire.

Tu me perds.

Tu nous perds.

"Je veux tant savoir."

"Tu dois t'apprendre par toi-même."

"Tu me connais mieux que moi. Je t'en prie dis-moi."

Je continue.

"Ne me dis pas."

Tu me souris.

Tu sais que j'ai des frissons ?

Tu sais l'effet que ton sourire me fait ?

Je me sens si petite. Si ignorante.

"Tu grandiras."

"Oui."

Tu sais.

Tu me connais.

Apprends moi, ai-je envie de te dire.

Je trouverai moi-même, te dis-je.

Tu le sais ?

Tu me perds, et je t'admire.