Chapitre 1

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Pendant que Jane et son cortège de bourgeois anglais s'installaient dans les confortables suites de l'hôtel, Tarzan et D'Arnot couraient déjà dans les campagnes congolaises.
Le relief du Bas-Congo leur imposait de rester sur les bords du fleuve. D’Arnot découvrit les premiers dangers de ces terres méconnues. D’énormes hippopotames dormaient d’un sommeil léger, prêts à sauter sur tout intrus dans leur territoire. Ils ne devaient pas s'attarder, sauf à prendre le risque de mourir piétinés sous les grosses pattes de ces affreuses bestioles, ou déchiquetés par les mâchoires des gigantesques crocodiles qui rôdaient en silence dans les hautes herbes.

  • Et dire que j’ai tout fait pour vous prévenir des rudes nuits maritimes ! Vous auriez pu me rendre la politesse, non ?
  • Mon cher ami, ceci ne durera que quelques heures. Si nous gardons ce rythme, nous serons bientôt au chaud. En fait, dès que nous quitterons ces montagnes. Léopoldville, la capitale, ne sera plus qu’à quelques jours de marche.
  • Quelques jours ! Mais je serai mort depuis longtemps !
  • Mais non, que diable, un peu de courage !

En bon français, D’Arnot persifla dans ses moustaches, mais il continua d’avancer. Tarzan, enfiévré par les parfums capiteux de la nature équatoriale, ne ressentait aucune fatigue. Au contraire, il redoublait d’ardeur pour arriver le plus vite possible.

  • Mais, où allons-nous ? demanda fort à propos le marin.
  • Comme je vous l’ai dit, nous allons à la rencontre d’un malandrin qui se permet de jouer avec la paix dans le monde !
  • Pour un régime de bananes, je sais ! Mais vous ne pouviez pas choisir un autre fournisseur ? Après tout, des vendeurs de primeurs, il y en a un peu partout et vous n’auriez eu aucune difficulté à négocier un prix avantageux pour vous !
  • Je vois bien que vous ne connaissez rien, mon pauvre ami ! C’est vrai que les Français n’ont jamais brillé par leur sens du commerce, mais je dois bien avouer que j’ignorais que vous puissiez être aussi nuls en politique internationale !
  • Comment osez-vous ? s’étrangla l’intéressé.
  • Ben oui, quoi ? Selon vous, il suffit de faire jouer la concurrence pour conserver votre petit train-train. Nous, Anglais, savons bien qu’il faut imposer une ambition qui porte au-delà de l’horizon une vision mondialiste de l’avenir des hommes !

D’Arnot le regarda en se grattant la tête, se demandant de quoi il pouvait bien parler. En plus, il n’aimait pas les bananes, ce qui le rendait encore un peu plus indifférent aux soucis de son compagnon en peau de bête…
La lune était pleine, se dit-il, et peut-être envoyait-elle quelques rayons particuliers auxquels l’autre était sensible ? En attendant quelques explications plus claires, il préféra se concentrer sur sa propre survie.
Ils marchèrent toute la nuit à marche forcée. Tarzan n’accepta de s’arrêter qu’au moment où il réalisa que le capitaine ne le suivait plus. Il revint sur ses pas et le retrouva plusieurs centaines de mètres plus loin, allongé sous un manguier. Il dormait à poings fermés, le malheureux.

Tarzan admit alors qu’ils pouvaient faire halte quelques heures. Il en profita pour fureter aux alentours. Et il avait aussi trouvé un moyen de transport…

A suivre...

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