Chapitre 2 Surprise !

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NDA : ce chapitre un peu long mais nécessaire pour planter le décor de ce récit. J’espère vous faire un peu sourire malgré la tension sous-jacente. Ceux et celles qui connaissent l’Afrique comprendront que les Africaines peuvent être envoûtantes et que j’ai eu grand plaisir à écrire cet épisode !

La nuit fut agitée ! Malgré la fraîcheur de la climatisation très silencieuse (le prix de la chambre était en conséquence), je ne parvenais pas à dormir paisiblement. Je faisais de cauchemars où les images de Thérèse et Amina se bousculaient : Thérèse serrant ma tête entre ses seins complètement dénudés ou Amina embrassant mon corps à de multiples endroits excitants ! Parfois les deux femelles ensemble se disputant pour me posséder à tour de rôle, c’était un pugilat érotique où j’étais victime de tous les agissements des deux femmes…

Autant dire que mon réveil fut difficile avec une trique matinale encore plus raidie que d’habitude. Ma vie sexuelle était calme depuis un certain temps, j’avais quelques copines en Europe qui aimaient bien m’avoir dans leur lit de temps à autre à notre plus grande satisfaction mutuelle et ça me suffisait. Mais je n’avais jamais imaginé d’avoir des relations avec des Africaines, même si j’avais été tenté fréquemment. Et cette nuit tout était différent comme si mon esprit avait concrétisé des désirs refoulés ; sans le réaliser de prime abord, j’avais envie de revoir Amina. L’image de son corps après mon réveil continuait à me hanter, son visage, son sourire timide, ses épaules, ses jolies mains.

De plus contrairement à cette « coutume » dans les grands hôtels africains, je n’avais pas été dérangé par « C’est l’amour qui passe ! » murmurée en soirée à la porte de la chambre par les putes de luxe en maraude dans les hôtels. Il est vrai que j’étais rentré tard de mon escapade !

Je me rappelais qu’elle m’avait donné un bout de papier avec son numéro de portable ; il était toujours dans la poche de mon jeans. Je pris mon iPhone et j’enregistrais le numéro dans mes contacts personnels protégé par un code secret ; ceci était une double protection qui évitait des petits curieux de pirater mes relations privées. Ironiquement, elle côtoyait ainsi mes copines « sexuelles » d’Europe était-ce un désir réel ? ou simplement l’occasion de flirter un peu durant mon séjour ?

Je verrai si ce soir je la recontacterai pour faire plus ample connaissance, sans arrière-pensée ! J’avais le temps vu la longueur prévue de cette mission et que souvent on jouait les prolongations si on ne terminait pas dans le délai initial.

Je pris mon petit-déjeuner dans la salle des repas où vu l’heure matinale il n’y avait pas encore grand monde. Je fus donc bien à temps devant l’hôtel pour attendre la voiture qui devait me conduire à l’entreprise. Malgré mon habitude de l’Afrique équatoriale j’étais surpris par la température et l’humidité déjà très prenante. On est vite habitué à circuler en voiture climatisée, la clim des bureaux et des hôtels confortables. Heureusement le chauffeur était ponctuel, même si le trafic s’avérait déjà dense surtout causé par le mauvais état des rues.

Au bout d’une grosse heure on arrivait devant l’immeuble de l’entreprise, on était dans les temps ! J’étais soulagé d’autant plus que j’aime la ponctualité en toutes circonstances, même si ce principe n’est toujours le cas lors des réunions en Afrique.

La salle de réunion était déjà fort remplie et une charmante hôtesse s’affairait à servir le café aux arrivants au fur et à mesure de leur entrée. Elle était jolie comme un petit bijou et du coup je revoyais le charmant sourire d’Amina dans ma tête et je me convaincs de ne pas oublier d’essayer de la contacter avant le soir. Je commençais à fantasmer et je fus soulagé d’être interrompu par l’entrée du DG et des cadres supérieurs, ce qui au départ n’était pas prévu. Je m’attendais à leur présence qu’après avoir déblayé l’essentiel des sujets à discuter.

Le DG prit la parole de façon assez cérémoniale en me présentant à l’assemblée et m’invita à exposer la raison de ma venue et le déroulement prévu des réunions de cette mission. Je maîtrisais mon irritation en reprenant en détail mon exposé de la veille qui avait suscité beaucoup de réactions négatives et je compris que la présence du staff de direction au grand complet n’était pas un hasard, il était clair que par sa présence il tenait à placer ces réunions dans le cadre des instructions des actionnaires.

Je rappelais donc mon rôle de consultant externe appointé par le Conseil d’administration dans le but de réorganiser la société kinoise. Le comment de cette réorganisation devrait apparaître au fur et à mesure des discussions futures. Les réactions étaient encore plus vives que la veille et j’étais heureux de la présence du DG qui mit une sourdine aux discussions qui fusaient dans tous les sens. J’étais le seul européen et je voyais autour de moi beaucoup de participants qui avaient du mal à digérer mes propos. Je remarquais aussi qu’il n’y avait aucune femme présente or elles étaient nombreuses parmi le personnel sur base de mes informations et faisaient partie des sujets à discuter.

Cette séance se terminait vers midi et le DG proposait de déjeuner sur place afin que la réunion de l’après-midi puisse commencer dans les délais, vu qu’on aborderait l’important volet juridique qui servira de fil rouge pour les réunions futures.

L’ambiance de ce déjeuner était assez tendue et je fus soulagé lorsque le staff supérieur quitta la réunion pour être remplacé par l’équipe juridique comme prévu.

L’entrée de cette équipe fut une surprise : la cheffe était une femme d’âge moyen suivie par… Amina ! les autres membres étaient tous des hommes relativement jeunes. Je voyais bien qu’Amina était aussi surprise que moi et à part une légère rougeur dans son visage, ne laissait rien apparaître lors des présentations très formelles. La cheffe Madame Coulibaly assez hautaine me présente son équipe et j’apprends ainsi qu’Amina s’appelle TRAORE (origine sénégalaise ? Cela ne m’étonnerais pas) et qu’elle est l’assistante personnelle de Madame Coulibaly. La présentation fut très formelle ni elle ni moi ne faisons allusion à notre rencontre de la veille. Je vois dans les yeux d’Amina un soulagement évident et un tout léger sourire. Je ne pouvais pas la quitter des yeux ; elle me paraissait encore plus belle que la veille dans un magnifique boubou indigo mais de coupe plus sage et stricte : je ne pouvais quasiment rien voir entre son ras-du-cou, ses mains et ses pieds. Le boubou était d’une beauté rarement vu mais très ample qui cachait totalement ses courbes que j’avais pu voir la veille !

Durant la première j’avais vraiment des difficultés à rester concentré ! Mon regard était scotché sur Amina qui me révélait une facette de son intelligence et de sa logique, elle méritait vraiment son job d’assistante au service juridique. J’étais supposé connaître les grandes lignes du dossier consulté avant mon départ, mais Amina connaissait son dossier mieux que sa cheffe.

Il y eut un break de 15 minutes vers 16 heures permettant à chacun de se rafraîchir et de boire quelque chose. Soudain je fus pris d’une pulsion subite, je pris mon GSM et envoyais un texte au numéro que j’avais soigneusement enregistré le matin.

De Pierre à Amina : « bonjour Amina ! agréablement surpris te retrouver dans ma réunion »

Comme on était dans la même salle j’entendis un bip très discret et je voyais Amina consulter sa messagerie. Je fus surpris de sa réaction, d’abord un énorme sourire et un peu de rougeur sur ces joues, vite masqué car elle se retournait vers la fenêtre pour sans doute cacher son émotion.

Quelques secondes plus tard je perçus la vibration de mon téléphone :

De Amina à Pierre : « bonsoir Monsieur je suis aussi surprise ! »

NDA : pour les lecteurs/lectrices : en Afrique francophone on dit « bonsoir » dès l’après-midi (vers 14/15 heures)

La deuxième partie de cet après-midi se déroulait plus détendu malgré la difficulté du sujet. À la nuit tombée (un peu après 18 heures) il fut convenu de suspendre la réunion pour permettre à chacun de rentrer chez soi. Il était prévu que la voiture et le chauffeur restaient à ma disposition pour me reconduire à mon hôtel et me reprendre le lendemain.

Vite, il fallait trouver une solution pour se revoir avant qu’elle parte à Limete !

- De Pierre à Amina : « retrouve-moi asap au petit café derrière l’hôtel. »

- De Amina à Pierre : « OK »

La réponse était rapide claire et précise !

Je me fis donc reconduire à l’hôtel convenait Zakpa (le chauffeur ivoirien ?) de me reprendre le lendemain à la même heure qu’aujourd’hui à l’hôtel. Je montais fissa dans ma chambre déposer mes biloko (mes affaires) et mon lap top. Je supposais qu’Amina viendrait direct du bureau à notre point de rendez-vous car si elle comptait passer à Limete ce n’est pas avant deux ou trois heures que je la verrais.

Mon pronostic était bon, à peine installé avec une petite bière fraîche la voilà qu’elle arrive mais habillée d’un autre boubou très coloré en wax mettant en valeur ses belles épaules couvertes d’un léger châle et le bas de la robe était fendu laissant deviner des belles jambes longilignes ! Elle dut voir sur mon visage l’expression d’étonnement et en s’asseyant elle m’expliquait sa métamorphose :

- J’ai dans mon casier au bureau plusieurs vêtements pour me changer selon les circonstances. Cela me permet de gagner beaucoup de temps lorsque je veux sortir avec mes copines. Nous sortons régulièrement en boîte en semble mais nous rentrons parfois séparément.

Le sous-entendu me paraissait ambigu mais elle continuait :

- C’est toujours Thérèse qui nous laisse tomber pour filer avec un homme pourvu qu’il soit riche. Parfois ça marche bien, d’autres fois cela se termine violemment avec des coups et des pleurs. Marguerite et moi sommes des proches à Limete et nous restons toujours ensemble.

Me voilà un peu rassuré, elle ne faisait pas du racolage ? Elle demandait un Coca et je pris mon courage à deux mains pour expliquer la raison de ce rendez-vous.

- Avant tout lorsque nous sommes hors du bureau tu m’appelleras « Pierre » et tu laisses « Monsieur » au bureau je ferai de même « vous » serez mademoiselle ou Madame Traoré et « tu » seras Amina quand on est ailleurs.

- Je tiens à te mettre à l’aise je ne suis pas célibataire « géographique » comme vous dites en Afrique mais célibataire tout court. J’ai été marié il y a très longtemps – ce fut une erreur de jeunesse – et j’ai quelques amies en Europe ce qui nous permet d’éviter la solitude. J’ai voulu te revoir car hier tu m’as ébloui, et aujourd’hui tu m’as confirmé que tu n’étais pas une beauté sans cervelle. Voilà c’est dit, durant mes missions j’ai horreur de la solitude et je cherche de la compagnie homme ou femme en général de mon âge pour passer du bon temps, pour parler d’autre chose que du temps qu’il fait et j’ai gardé ainsi dans quelques pays des contacts qui nous donnent le plaisir de se revoir à l’occasion. Le plus souvent ce sont des personnes en relation avec les sociétés pour lesquelles je travaille mais sans plus. Je ne te promets aucun avantage mais une relation franche sans cachotteries. Si à un certain moment tu ne te sens pas ou plus à ton aise tu tires la sonnette d’alarme et on revoit la situation dans le calme. Est-ce cela te convient ?

Pendant mon exposé elle m’avait regardé droit dans les yeux sans détourner le regard à aucun moment et acquiesça sans hésitation.

- Pour le reste, lorsque tu voudras rentrer je prendrai un taxi, nous te reconduirons à Limete et puis je me ferais conduire à mon hôtel. Je prendrais un taxi avec lequel je ferais un « contrat » ce qui sera plus simple pour la suite.

- Pierre, j’ai une autre proposition à te faire : Marguerite et moi nous utilisons le taxi de son « grand frère » dans lequel nous avons entièrement confiance, je l’appellerai tout à l’heure et tu pourras s’il te convient, faire un contrat avec lui. Cela t’évitera une course inutile et je serais en sécurité.

- Je suis d’accord mais ce soir j’irais avec toi pour voir s’il est un bon conducteur, car ici en ville beaucoup de taximen n’ont aucune notion de code et roulent à tombeau ouvert. Et puis comme cela, je verrai où tu habites car pour le week-end j’ai le droit à un peu de détente et tu seras mon guide touristique. On convient ainsi ? de toute façon on a encore le temps pour l’organisation pratique et je tiens à la discrétion, je ne veux pas que ta patronne ait vent de notre relation hors travail.

- Ça me va répondit-elle sans hésiter.

- Bon après ce long discours de ma part, parle-moi de toi !

- Non, Amina ne rougit pas, je sais voir sous ta jolie couleur ébène tes joues qui changent légèrement de couleur !

Elle partit dans un gentil rire discret et commença sa présentation :

- J’aurais dû prendre mon CV, non je me moque de toi. Mais je vais te présenter en quatre lignes l’essentiel, on pourra toujours par la suite combler les espaces.

- Je suis né il y a 26 ans à Kin d’un papa sénégalais et d’une maman katangaise. J’ai eu la chance de bien réussir ma scolarité et j’ai pu entrer en fac de droit à Paris. J’ai réussi mes deux premières années mais je n’ai pas pu continuer mon papa étant décédé brutalement au cours de ma deuxième année. Ma mère travaillait mais son salaire était insuffisant pour payer mes études et j’ai donc cherché un travail en rapport avec mon diplôme. J’ai eu une chance incroyable que Madame Coulibaly cherchait une assistante, poste que j’occupe depuis 18 mois. Voilà !

- Bravo pour ce résumé ! tu as des frères et sœurs ?

- Non, pas au sens strict du terme, j’ai un cousin qui est mon grand frère au sens traditionnel.

- Encore célibataire ? C’est étonnant ! beaucoup de femmes ont déjà mari et plusieurs enfants à ton âge !

- Oui, pendant mes études j’ai évité les garçons, beaucoup de Français voulaient coucher avec moi ; ils voulaient tous «la bougnoule » dans leur lit et il paraît que des paris courraient pour celui qui réussirait. Et depuis mon retour je vis avec ma mère, nous avons tout juste fini le deuil traditionnel et les garçons ne m’intéressent pas très fort. Je suis « vieille » mais je trouverai bien, j’ai encore le temps d’autant plus que je veux garder mon indépendance !

Pendant qu’elle parlait de son père, j’avais vu l’émotion dans ses yeux mais je me retins de la questionner plus en avant. J’étais totalement sous le charme, comme envoûté, alors qu’elle ne m’avait pas encore « ensorcelé » au sens traditionnel du terme. Son corps était splendide et je pensais à tous ces étudiants à Paris qui auraient bien voulu goûter de sa peau d’ébène, caresser ses seins et jouir en elle. Je ne pensais pas qu’ils voudraient la faire jouir car de ce que j’en savais beaucoup de jeunes filles étaient mutilées dans leur prime jeunesse, et je ne tenais pas à en parler.

- Bien, dis-je si tu appelais le grand frère de Marguerite qu’il vienne s’asseoir quelques minutes avec nous pour que je puisse négocier les termes d’un « contrat » et que je puisse juger de son sérieux. Je te demande de m’assister pour la partie juridique ajoutais-je avec un clin d’œil.

- D’accord, Pierre où as-tu appris toutes nos « finesses » locales ?

- Ah ! j’ai déjà roulé ma bosse dans toute l’Afrique noire et sans me vanter ce n’était pas toujours simple aujourd’hui on me dit consultant-conseil mais parfois j’avais l’impression d’être un mercenaire. Dans certains pays africains on m’aurait volontiers coupé la gorge sur un coin de piste dans la brousse ; je n’étais pas toujours en ville parfois c’était en brousse et je ne me faisais pas que des amis !

J’ai vu pendant un bref instant de la frayeur dans ces yeux mais elle se reprit bien vite à l’arrivée de Joseph notre futur taxi.

Amina me présenta et du coup je voyais que Joseph était heureux de m’aider, puis la discussion était un mélange français lingala. Je reconnus quelques termes comme « mbongo mingi » (beaucoup d’argent) et « mondele malamu » (gentil blanc) mais en finale de la négociation Amina se tournait vers moi avec un grand sourire :

- Je l’ai convaincu qu’il te fasse « un prix local » et pas « un prix de mondele » un prix pour exploiter le blanc. Et elle me donna le prix par jour qui était moins de la moitié du prix payé la veille et là j’étais convaincu qu’il faisait « un prix coûtant ».

Je devenais inquiet en me disant qu’il y avait peut-être « un serpent sous la pierre » (anguille sous roche) mais en voyant sa voiture je fus quand même rassuré c’était « une France-au-revoir » en bon état apparent. Comme le veut la coutume je lui donnais un « acompte » pour la semaine et du coup Joseph eut un grand sourire et murmurait quelque chose à Amina que je ne comprenais pas du tout et Amina avait les yeux pétillants de plaisir mais pas de traduction…

Le trajet se passait bien sauf à un moment une voiture sortant d’une piste coupa la route du taxi qui eut un excellent réflexe et put éviter le chauffard. S’en suivit une bordée d’injures style capitaine Haddock mais en couleur locale et je sentis une petite main serrant ma cuisse, d’une prise vraiment douloureuse. Un instant après elle réalisait son geste et se pencha très près de mon oreille pour s’excuser. Sa voix douce et son haleine fraîche me provoquèrent un frisson dans tout mon corps et ce n’était à cause d’une peur rétrospective mais d’un désir brutal et violent. Je compris à ce moment que notre relation ne serait pas simple[vv1] .

Devant la maison de la mère, Joseph sortait précipitamment de la voiture pour traverser la courette et avertir l’occupante de la maison, nous laissant dans l’obscurité du taxi. Je ne pouvais pas résister j’écartais son foulard de ses épaules et je plantais un baiser sensuel sur son épaule nue…

Suite bientôt !

[vv1]publié le 1/12/2019

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