Chapitre 19 : La colle

7 minutes de lecture

"Quand les démons se réveillent

Proches d'un sombre sommeil

Elle fuit dans la pénombre

Laissant la fumée de l'ombre..."

V.S

Une fois chez elle, Alexandra se fit sermonner par sa mère, que le collège avait appelé. Sa colle était la semaine suivante, un vendredi soir. Ce Week-end-là, Marie serait absente à cause d'un séminaire.

La semaine passa très vite pour Alexandra, puisqu'elle passa le plus claire de son temps punie dans sa chambre. Elle n'avait pas pu aller voir Amaron et les laminaks.

Le vendredi suivant, alors que Marie les déposait exceptionnellement devant l'école, les trois filles dirent au revoir à leur mère qui comme prévu, partit à son séminaire. Annie Bartley avait gentiment accepté de garder les petites Milse. Elle en était même ravie.

On ne pouvait pas en dire autant pour Alexandra qui ne pût rentrer avec ses sœurs à la fin de la journée.

- À toute à l'heure Alexandra ! fit Aglaé en déposant un bisou sur la joue de sa grande sœur.

- Ouais à plus, bougonna la petite brune en repartant dans le domaine scolaire pour effectuer sa colle.

Lorsqu'elle arriva dans la salle d'étude qui ne comportait qu'un seul élève plus âgé qu'elle, la surveillante lui demanda :

- Vous êtes mademoiselle Milse ?

Elle hocha la tête. La surveillante la regarda d'un air suspicieux tout en farfouillant dans ses papiers. Puis elle dénicha un document qu'elle parcourut des yeux.

- Je vois... On frappe un professeur, on brise un ordinateur et on endommage tout le système électrique d'un bâtiment. Il y avait longtemps que je n'avais eu de cas comme ça en colle !

Un cas, un cas ?! C'est Maugrine le cas et moi qui fait sa punition à sa place !

- Allez-vous assoir.

Alex s'exécuta. Les deux premières heures furent d'un ennuie extrême. Elle avait terminé le travail demandé par Monsieur Doinie, il lui fallait maintenant attendre.

- Max, tu peux sortir, ton temps de colle est fait.

Le garçon obéit et partit sans un mot. La surveillante jeta à Alex un regard soutenu comme pour lui faire comprendre que si elle était encore là, c'était entièrement sa faute.

Figure-toi que moi non plus je n'ai pas envie d'être là !

Au bout de la troisième heure, Alex crut qu'elle n'arrivera jamais à la fin de ce supplice. Elle devait trouver un moyen de fuir. Elle ne comptait pas sécher la dernière heure mais voulait juste quelques minutes de pause pour se dégourdir les jambes.

- Madame, excusez-moi, est ce que je peux aller aux toilettes, s'il vous plaît ?

La surveillante la détailla du regard et hocha la tête.

- Je ne te donne que 5 minutes, montre en main, fit-elle alors que la petite brune était sur le point de sortir.

L'adolescente hocha la tête, et partit. Elle déambula silencieusement à travers les couloirs sombres et déserts en direction des toilettes des filles. Elle se sentait étrangement suivie. Elle jeta un coup d'œil à l'extérieure, à travers les larges fenêtres.

Dehors, les derniers rayons de soleils automnaux s'étaient substituaient en une obscurité propre aux froides nuits hivernales.

Une fois dans les toilettes, elle se mouilla le visage afin de se réveiller un peu.

Aller Alex, courage, plus qu'une heure et c'est fini.

Alors qu'elle effectuait le chemin du retour, toutes les lumières du couloir qu'elle traversait vacillèrent. Elle s'arrêta, regarda autour d'elle : il n'y avait rien. Alors elle poursuivit son chemin en direction de la salle de colle. Lorsqu'elle arriva dans cette dernière, elle vit qu'elle était vide, la surveillante n'était plus là.

- Mademoiselle Winy ? appela Alexandra intriguée.

Elle se rassit à sa place et attendit. Voyant qu’elle ne revenait toujours pas, elle partit vers la salle réservée aux surveillants mais sans aucun résultats. Elle ne fut pas plus avancée lorsqu'elle alla jusqu'à la salle des professeurs.

Alors qu'Alex arpentait les couloirs, les lumières de ce dernier s'éteignirent, une à une, à une seconde d'écart. Elle stoppa net chacun de ces gestes. Il y avait quelque chose d'étrange.

Tout était trop calme, trop tranquille, trop silencieux... Cela n'avait rien d'un silence ordinaire. C'était le genre de silence qu'il y avait lorsque quelqu'un faisait en sorte de ne pas se faire entendre.

Seul le bruit de la pluie tombant et ruisselant sur le toit et les carreaux froids lui parvenait. La petite brune se tourna doucement et lentement jusqu'à ce que ses yeux se posent sur une des fenêtres du couloir.

A l'extérieure, la pénombre régnait. Elle pouvait voir son reflet apeuré, traversait par une multitude de gouttes ruisselantes. Elle ne voyait que son reflet, ou presque... Sa respiration se coupa lorsqu'elle vit, parmi la noirceur de la nuit, une ombre se mouvoir.

Elle attendit quelques secondes, pensant avoir rêvé. Elle s'approcha lentement de la vitre. La température chuta brusquement. De la bué sortait de sa bouche au rythme de sa respiration saccadée.

Elle posa la main sur le verre glacé. Lorsque... Soudain... De l'autre côté de la vitre... Sortant de nulle part... Une main squelettique se posa sur la sienne.

Dans un cri de stupeur, Alexandra retira sa main et fit quelques pas en arrières. Sans qu'elle s'en rende compte, la main s'était retirée, aussitôt qu'elle était apparue.

Pétrifiée par la peur, Alex resta immobile, le souffle coupé, les mains tremblantes. Il lui était impossible de bouger. Plus rien, aucun bruit. Même le son de la pluie, ne lui parvenait plus.

Sans qu'elle ne sache pourquoi, ses jambes se remirent à bouger l'entrainant plus loin. C'est sans doute cela que l'on appelle l'instinct.

Et puis, tout à coup, la vitre par laquelle la main était apparue fut traversée par une monstrueuse créature. Le temps sembla se figer. Les éclats de vitres tombants sur le sol semblèrent durer une éternité. La surprise semblait s'être figée sur son visage pendant une éternité. La peur qui lui nouait le ventre, elle, dura très longtemps.

Alex se retourna lentement et son cœur s'emballa lorsqu'elle vit deux gros yeux jaunes. Ces derniers appartenaient à créature effroyable.

La créature avait la forme d'un humain. Seulement, ce n'était pas un humain, car rien d'humain ne pouvait attiser une telle peur chez autrui. Ce n'était qu'une ombre, un chaos infernal. Ces membres, longs et souples lui permettaient de se déplacer ou plus tôt de ramper à toute vitesse sur le sol.

Lorsque ces yeux croisèrent ceux de la jeune fille, c'est la mort, que la petite brune voyait.

En cet instant, Alex savait qui lui était indispensable de faire une chose : fuir.

Alexandra se mit alors à courir. Elle ne savait pas où, mais savais pourquoi : rester en vie. Ses pires craintes se réalisaient. Elle avait l'impression de se retrouver piégée dans l'un de ces cauchemars. La peur lui nouait l'estomac.

Alors qu'elle courait, sa vision se fit plus floue, es oreilles se mirent à bourdonner, a tête se mit à tourner. Elle avait l'impression que ses forces l'abandonnait peu à peu.

Elle avait de plus en plus de mal à avancer. Elle pensait rêver tout ça. Si ses souvenirs étaient exactes, elle était en colle. La petite brune ne savait plus faire la différence entre le rêve et la réalité.

C'est le bruit de pas dans son dos qui la ramena sur terre et elle réussit à reprendre ses esprits. Elle courrait toujours et l'ombre se rapprochait.

Elle bifurqua vers la droite dans un autre couloir. La lumière s'était éteinte dans tout l'établissement. Elle emprunta une série de couloires dans l'espoir de semer son adversaire mais à mesure qu'elle faiblissait, le monstre, quant à lui, semblait gagner en force.

Alex vit au loin, un couloir qui donnait sur des escaliers. Elle ferma alors fort les yeux et les points, fit abstraction de la pointe de côté qui la tiraillait le ventre et courut afin de se cacher sous l'escaliers.

Elle s'assit dans le recoin sombre, ramena ses genoux contre sa poitrine et tandis l'oreille afin de savoir quelle direction l'ombre prendrait.

Alex se sentit soulagée lorsqu'il monta les premières marches. Cependant, il s'arrêta et huma l'aire. Alex ferma fort les yeux, laissant quelques larmes dévaler ses joues. Puis, dans un silence mortel, l'ombre continua de monter les escaliers.

Une fois certaine que le monstre était parti, Alexandra se leva et courut en direction de la sortie principale du bâtiment. Tout en marchant, elle força sa respiration à se réguler et ses mains à ne pas trembler. Mais en vain.

Si seulement elle avait son téléphone, elle aurait pu appeler Miss Davenport, Annie, ou n'importe qui d'autre. Mais ce dernier était resté dans la salle de perme.

Elle aurait tant aimé pouvoir contacter Amaron. Il semblait à être le seul à pouvoir l’aider.

Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres de la porte de sortie, des mouvements se firent entendre tout proche d'elle. L'adolescente pressa donc le pas, jusqu'à courir. Et lorsqu'elle toucha enfin la poigné, elle vit que la porte était verrouillée.

Les bruits se rapprochèrent. Alexandra plaqua son dos contre la porte et observa le bou du long couloir. C'est là que, lentement, dans un silence extrême, le monstre apparut. Ce dernier toisa la jeune fille du regard. Le cœur de l'adolescente battait vite, très vite.

Il la voulait morte, elle le voyait dans ses yeux.

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce chapitre vous a plu.

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