Conflit d'un autre temps
Presque. Il y est presque.
Il sait qu'il a gagné mais
Il ne lâchera pas sa prise avant de s'être assuré
Qu'Oceanus lâche son dernier souffle.
L'Olympe n'est plus,
Le dernier titan est sur le point de rendre l'âme.
Il a vaincu tous les éléments et les domine.
Le tout-puissant est arrivé à son apogée
Surpassant les dieux et ne craignant rien.
«Fuyez donc créatures insignifiantes !
Et n'oubliez pas qui est votre Seigneur !»
«LÂCHE MOI MUTA !
Cria le monstre fluvial.
Je dois aller les aider !»
Mais Muta maintint sa prise sur la créature
Sans émettre le moindre commentaire.
«LAISSE MOI ! Il faut que j'y aille...
Il va les tuer ! S'il te plaît je...»
En se retournant vers elle, toute sa colère,
Sa rage et sa volonté de donner sa vie...
Tout vola en éclat pour ne laisser place
Qu'à une mine désemparée face à la naïade
Qui pleurait silencieusement.
Des larmes de résignation.
Son sacrifice ne mènerait à rien,
Il était déjà...
Trop tard.
Le serpent des fleuves ouvrit la gueule
Mais ne sut que dire. Muta essuya alors
Ses larmes du revers de la main puis
Tourna la tête vers le grand cours d'eau.
«D'accord j'ai compris.
Désolé Lara...»
La prise de la nymphe n'était plus pour le retenir
Mais plutôt pour le presser.
«Ok allons-y.» fit-il en se préparant
À plonger avec son amie.
Le temps presse,
Ils le savent tous les deux.
Fidèle à sa réputation véloce,
Le cheval marin déferle vers le large,
Sautant agilement
Ou brisant au grand galop
Les vagues de l'océan arrivant à contre courant.
Avec un tel rythme,
Une mauvaise chute peut très vite arriver.
«Tiens-toi mieux Nami !»
La cavalière impétueuse ne répondit pas,
Fixant l'horizon. Les yeux déterminés.
«Nami ! Si tu tombes je ne pourrais pas...
-Ne gaspille pas ton souffle,
Répondit sèchement la néréide,
On doit rentrer au plus vite.
Ils doivent savoir.
- Mais...
- ASSEZ ! Allez accélère bon sang !
- Alors accroche toi.»
Il allait prendre une telle envolée
Que des ailes auraient pu lui pousser.
«Qu'est ce qu'il est bruyant,
Ria la belle Cybelle,
Et vraiment effrayant !
Quelle bonne nouvelle
Que ce rustre aboyant
Ne soit pas doté d'ailes !
- Ne ris pas trop fort, fit le cygne
Avec un humour trop insouciant
Tu pourrais lui en faire pousser.
- Il n'en serait que plus laid,
Continua-t-elle de pouffer,
À les battre à s'en étouffer !
- Il suffit s'il te plaît !
Ce n'est point l'heure de se gausser
Tu vas nous porter la guigne.
- Je sais je sais, souffla-t-elle
Tout en l'enlaçant de ses bras frêles,
Allez je suis prête pour l'envolée !»
Boom Boom boom !
Faisait le dragon effrayé
Tout en dévalant la pente en direction
De sa profonde tanière de lézard.
«L'antre est là !» Annonça-t-il
À sa Orphné, sage et réfléchie.
«Lantrélà ? Répéta-t-elle intriguée.
- Oui l'entrée là. Derrière la cascade.
Encore un peu et tu diras :
"Bonjour Hades !''
- Bonjouradesse.
- Non pas tout de suite. Avant,
On va dire à ce monde ''Adieu''.
- 'Dieu.» Salua-t-elle en baissant les yeux.
Mais une fois encore le reptile
Mal interprêta les paroles et gestes
De l'ancienne : «Oui ils sont en bas
Les dieux se reposent sous terre.
Ils vont se refaire et
L'Être ne pourra rien faire
Face à notre unité !
- Unité... réagit-elle, perplexe.
- Une idée ? Tu as une idée ?
Retenti la salamandre en s'arrêtant.
- Unidée...» raisonna Orphné.
Comment expliquer à ce benêt
Que le seul accès à cette île est
Seulement par ce souterrain
Et donc qu'il a sûrement déjà fait
Des Enfers un Enfer. Alors que faire ?
Rester c'est y rester.
Comment expliquer à ce benêt
Qu'il n'y a pas un seul salut
Tant sous terre que sur l'île ? Et
Avec cette malédiction de mal diction
Seul l'écho peut faire écho à ses idées.
Doit-elle vraiment se sauver
Ou peuvent-ils les sauver ?
Ainsi ses pensées se figeaient dans l'obscurité
Tandis que son vaisseau se figeait
Sans qu'un seul mot ne soit répercuté
Aucune idée ne lui viendrait
Tandis que le sang de ses vaisseaux se figerait.
Pour saisir l'origine de ce maléfice
Nous devons quitter le royaume
De Neptune ou de Jouvence
Comme le dieu l'aimait l'appeler.
Éloignons nous de cette île
Qui unifiait en son sein
Diverses sources et nappes d'eau
Rivières, mers, lacs ou grottes.
Suivons le chemin de Nami
Vers la demeure d'Oceanus
Qu'il confia à son fils Triton
Demeure que jamais il ne récupérera
L'héritier le comprit que trop bien
Lorsqu'il vit les eaux d'Atlantide
Virer petit à petit au rouge sang.
Les pressentiments du Titan firent mouche
L'ordre fut alors donné
Et le cor fut sonné
Les gémissement du cheval marin
Ne couvrirent point le glas de la mort
Le calme d'or du second destrier
N'illustrait hélas que trop bien
L'éternel sommeil de leur frère Pan.
Pourvu que le plus jeune ne soit plus
Ou il se changera sous peu en pierre.
Ainsi était le funeste pouvoir du trésor
D'Atlantide que jamais on n'avait ouvert.
Ainsi était la triste conclusion
Qu'amènerait la boîte de Pandore.
Ainsi le temps eu raison des conflits :
La confiance a aveuglé l'Ennemi
La colère a condamné la peinée,
L'inquiétude a ralenti l'empressée,
La réprimande a soufflé l'audacieuse,
L'incompréhension a pénalisé la dernière.
Ceci dit si leur corps fut pétrifié
Leur âme elle subsiste éternellement
Elle a fondu puis s'est mêlée
Aux différents éléments.
Les larmes font bouillonner la rivière,
Avant que la rage se change en douceur
Docile et muette comme Lara.
L'impétuosité de la mer ne ralentira,
Que pour offrir un répit à Nami,
Nullement troublée par ce rythme.
La beauté relaxante d'un lac,
Émerveillera et endormira la vigilance
Mais soyez méfiant au départ de Cybelle.
Enfin la voix de Orphné vous répondra
Rebondissant de paroi en paroi,
Mais la grotte n'est qu'une piètre muse.
Quant au tout puissant qui vaincu ses opposants
Et cru contrôler tous les éléments
Il comprit qu'il dominait que ce qu'il voyait.
Perdant son corps il découvrit
La futilité et l'absurdité
De la conquête à la propriété.
Aussi se jura-t-il de guider ses prochains
À travers divers commandements
Pour que l'humanité ne jamais puisse se ruiner.
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