ZX fait très attention à 05.

Lorsque je me demande s'il n'est pas une question dont la validité pourrait être assurée, je ne le fais que parce qu'ils me le permettent tous les deux. Entre autres. Et 05 est ce genre de personne relativement catégorique.

Mais le propos n'est pas là. Puisqu'il n'y a pas de propos.

Non, ce qu'il y a à vomir, pour ma part, c'est simplement qu'il fait un soleil plutôt content, et que la lumière pénètre l'appartement que j'ai à peu près décrassé très, très grossièrement. Juste assez pour envisager un confort de production que ZX saurait gérer dans le temps.

ZX fait très attention à 05, car il est trop impartial. Cela le mène sur des chemins dangereux.

De tout ça moi je m'en fous. Je ne suis pas là, ni dans ma tête ni dans mon corps. Ailleurs, je n'ai pas cherché, et si je devais me trouver, ce ne serait certainement pas dans une matérialité aussi piteuse que celle qui me sert d'incarnation. Je sais : je nie mon existence, et même si c'est ce que je pense, quelque part l'offense à la substance ne saurait être plus résistante.

05 calcule. Il combine des flux millimétrés qui enclenchent des mécanismes inéluctables, et les dominos s'effondrent les uns après les autres sous son oeil attentif, scrupuleux, vissé à la réalité comme s'il n'avait plus aucun autre lien que la représentation adéquate.

Tout ceci, d'une fumisterie mal-assumée, est un pur produit de ZX, tout autant que de ma présence inéluctable.

Je n'ai pas inventé la logique.

Et pourtant je me découvre la mienne, et c'est 05 qui est aux commandes. Lorsqu'il parle de leviers, de commandes, de niveaux et de nuances, c'est peut-être de quelque chose qu'il veut tâter la matière.

Je laisse faire, j'ai confiance. Ils se débrouillent parfaitement entre eux, et je n'ai plus rien à faire. Exister n'est pas une nécessité. Revenir sur des pas que jamais je ne saurais fouler à nouveau, c'est une ombre qui plane au dessus de mes tourment... qu'en est-il de cette lumière ?

05 tourne et retourne les choses.

Il est ce disque-engrenage dont la mélodie mécanique emplit mon être d'une assurance apertisée. Nulle pression dans les ténébrations de mes oraisons.