Flèche rose et peupliers

Une minute de lecture

La feuille tombe de l’arbre, le vent frétille, la lumière scintille, tout bouge, s’arrête, reprend comme un arbre à questions qui hoche et dodeline de la tête face à un enfant qui serait sans autre repère que celui de l’absurde phénomène naturel. Un vendredi d’après-midi gris un peu froid sans être glacial remplit les souvenirs mornes d’une vie peu appréciée, vite oubliée. Ciel uniforme, sans musique, sans forme, sans intérêt et sans autre désir que de le percer d'une flèche rose qui l’anéantirait, de son apogée jusqu’à ses horizons que l’on pensait indestructibles.

L’homme est parti et tant mieux car tout de lui effraie jusqu’au moindre pore, une sorte d’ombre étendue, infinie qui n’a pas de frontières propres. Il effraie d’autant plus qu’il n’est plus homme à partir du moment où on l’a fait sortir de la maison. Pleurer et trembler lorsqu’il n’est pas là, ne plus respirer face à lui et avoir l’impression d’un temps si long que même lorsqu’il est fini l’esprit y est toujours. Trop peu de repères pour comprendre et faire face, perdu face à une vie noire, tout à fait noire sans flèches et sans éléments. Un fossé vers lequel tout est attiré et tout tend à être aspiré, extrême rouge blanc noir qui ne s’encombre pas de détails, qui aspire.

Le 21 Mai 2018

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