Tyran et sage
Le bleu de ses rêves marins se reflètent dans ses grands yeux, purs et enfantins. C'est probablement ce qui l'a conquis, lui, le monstre, l'humain, et la raison pour laquelle il s'est joint si spontanément à son utopie. Le souffle du voyage les a rapproché. Alors pourquoi ces deux yeux ronds, suaves, qu'il admirait autrefois, pourquoi leur a-t-il tourné le dos une fois face à cette étendue d'eau ?
Il a pointé du doigt l'horizon et il a dit :
« Ce monde-là qui t'émerveille, que tu aimes...
Oui, ce même monde-là, je vais le détruire. »
Et il savait qu'il le pouvait.
Ses pensées sont devenus comme une cave - inaccessibles, sombres et peuplées de toiles d'araignées.
Le fil est rompu.
*
Je me trouve entre rêve et réalité. Les nuages sont comme mes pensées, brumeuses, blanches et lointaines. Mon esprit est comme le ciel ; le ciel est mon esprit.
J'aimerais que le vent qui guide leur direction soit quelque chose que je puisse arrêter à ma guise.
Le ciel est d'un gris monochrome implacable. Les différentes tranches de gris, comme du terreau, comme des rangées de tissu, s'entrecoupent, formant un dôme total.
Puis en regardant la vitre, cette fine tranche de plastique qui me sépare du monde, je remarque qu'il y a deux fentes de propreté au sommet de toute la crasse qui la recouvre.
Elles sont teintées d'un bleu onirique.
Le 12 Juin 2019
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