La beauté des feuilles d'Automne
Les liens qui se tissent comme des lianes d'été sont parfois plus rapides qu'une onde dans l'eau. Comme une rivière dont le courant battrait à plus de mille vaguelettes par instant, les fils se nouent ensemble et forment une couronne de pétales blancs. C'est nouveau, et étonnant. C'est comme un songe dont chaque phrase chante la plénitude fulgurante – agréable et doux.
Un fragment de miroir me fixe avec des yeux bleus comme un ciel de lumière.
« Que peux-tu voir ? »
Un soleil pour ceux qu'il touche, et l'injustice qui le touche à ne pouvoir s'éclairer lui-même. Je vois quelque chose dont la simple évocation élève des oiseaux bleus aux ailes d'or blanc qui plongent et font fondre toute chape de plomb.
Le courant de fleurs blanches danse et ondoie dans le dévoilement d'un rire, et il s'agit de quelque chose de plus précieux que le plus pur des cristaux.
Le cercle se dessine sur la ligne limitée dont l'essentiel existe dans l'espace au-delà du trait. Ce sont des mots qui se trouvent dans le silence entre les phrases, un livre qui se lit par le creux des marges blanches. Des sourires sans paroles.
À quoi bon ? À tout.
La nature trouve une forme de sens par les connexions, et les milliers de fils qui s'élèvent les uns posés contre les autres. Leur finesse est d'une force de pierre, et d'une éphéméride sans fin. Il pourrait aussi bien ne jamais se rompre que se briser en un éclat, et seul le temps fait apparaître une telle dualité, et le côté qui le remporte finalement.
Les feuilles d'automne transportent leurs effluves comme de la poussière – et une angoisse ineffable à l'horizon.
Cruel et beau, pépinière de mille fleurs qui éclosent comme une rivière d'ambre et d’entrelacs scintillants ; menaçant de se ternir et de s'éteindre à chaque instant. C'est ainsi que tu existes, ainsi que tu m'apparais.
Le 24 novembre 2019
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