Les pylônes de l'air
Un monde sans fin. L'océan noir s'écoulant au-dessus de nos têtes, se dispersant dans une écume qui est comme un rayon. Une ligne rose orangée éclatante perce la frontière entre l'océan et les nuages de soie. De soie à soi, il y a de la matière, de l'imperceptible texture et un relief ineffable. Il y a la lumière qui file entre les deux et laisse échapper des étoiles et des dépressions. Ce sont des montagnes qui surgissent, et scindent l'écume du ciel, un parallèle qui se superpose au soleil mourant et un scintillement minuscule. L'horizon ne touche à rien, l'océan est profond comme l'air et le crépuscule distendu dans l'âme du temps. C'est un fil éternel entre des visages indénombrables, et des cœurs qui respirent. Des rêves d'émeraude bleue diaprés de rubis rouges.
Je voudrais y plonger les mains, saisir ces nuages et les faire couler comme de l'encre. Graver l'insaisissable, et détruire la mort de ces lignes, leurs sensations, leurs glaces et les émotions qui y palpitent.
« Alors nos imperceptibles corps se détacheraient de tout ce qui les limite. »
Le 5 janvier 2020
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