Une musique immortelle
« L'amour au premier regard », c'était toi, parce que tu es venu face à ce piano et que tu as posé quelques minutes ta présence face à la mienne.
Nos rencontres impromptues et tes fantaisies nocturnes n'ont eu de cesse de s’enchevêtrer encore jusqu'à ce soir. Tu es sorti de ce tas de papiers, je t'ai suivi, ou plutôt tu m'as aspiré, comme une plume concentre de l'encre. Je me suis mise derrière toi, quelques secondes et nous montions mus silencieusement. Tu n'avais pas vu, alors mes doigts se sont posés sur ton dos et tu t'es retourné un sourire flottant sur les lèvres : « c'est toi ».
Je voudrais arrêter la musique ici, et la rejouer encore et encore dans cet univers que tu as composé. Voir un regard noir voilé comme une pensée recouverte d'étoiles, que Vénus caresse et passive – t'assister dans ta manifestation, dans ta transformation d'un éclair en le monde.
Sentir à nouveau ta pensée, te croiser dans la pénombre de la ville par le plus grand des hasards, attraper ton regard et te jeter un sourire, le sourire lui-même et qu'il ne manque rien. Il faisait noir, mais « comme un éclair » as-tu dit ensuite, ton jeu était devenu le monde.
Aux environs de janvier 2020
Annotations