Chapitre 16 : Départ imminent pour la France

9 minutes de lecture

Deux semaines s'étaient écoulées depuis que Brandon avait rencontré mes parents. J'étais emplie d'excitation à l'idée de partir en voyage avec lui, même si mes parents seraient aussi du voyage. Une semaine entière en France s'annonçait, entre moments professionnels et instants volés, juste à deux.


Assise sur mon lit, je préparais mes bagages avec une énergie mêlée de nervosité. Nous devions partir le lendemain matin, et bien sûr, comme à mon habitude, je n’avais toujours pas terminé de faire ma valise. Procrastiner à la dernière minute était une vieille habitude, même si je savais que cela me stressait toujours en fin de compte. J’attrapai une série de vêtements chauds : des pulls épais, un manteau, des écharpes. Bien que je n’aie aucune idée du temps qu’il ferait exactement en France, mieux valait être prudente, surtout en automne. J’empilais soigneusement chaque vêtement dans ma grande valise, la même que j’avais presque oubliée chez moi la dernière fois, avant de la placer dans le hall d'entrée pour ne plus y penser.


Mes parents préparaient aussi leurs affaires dans leur chambre. Cette semaine avait filé à toute vitesse, une course folle où chaque instant semblait s’échapper entre mes doigts. Nous avions dîné dans des restaurants presque tous les soirs et profité des boutiques, accompagnés de ma tante qui avait pris quelques jours de congé pour ne pas laisser mes parents seuls. De mon côté, j’avais travaillé à fond, ces deux dernières semaines, une réalité inévitable dans mon rôle de stagiaire, mais cela ne m'avait pas empêché de savourer les rares moments de détente avec eux.


Brandon m’avait appelé plus tôt dans la journée pour confirmer l’heure du départ : 7 h du matin, bien avant l’aube. Je sentais une montée d'excitation en moi à l'idée de passer une semaine à ses côtés, même si les rendez-vous professionnels occuperaient une partie de notre emploi du temps. Qu’allions-nous faire, en dehors du travail ? Peut-être explorer les boutiques parisiennes, nous prélasser au bord d'une piscine ou simplement profiter de la nourriture délicieuse. J’étais aussi impatiente de retrouver Gwendoline, ma meilleure amie, que je n’avais pas vue depuis plusieurs mois. Elle travaillait dans un bar le soir et passait ses journées dans une médiathèque pour financer ses études de droit. C’était une jeune femme passionnée, persévérante, et cela faisait des années que nous partagions nos rêves et nos secrets. Nous nous connaissions depuis l'école primaire, depuis l'âge de six ans. Je me souvenais encore de nos fous rires, de nos disputes passagères et de nos bêtises d'enfants. L'idée de la revoir me réchauffait le cœur.


Alors que ces souvenirs nostalgiques s'emparaient de moi, je réalisai que des larmes coulaient doucement sur mes joues. Un coup à la porte me fit sursauter.


—   Ça va, ma chérie ? Demanda mon père en entrant doucement, l’inquiétude dans la voix.

—  Oui, ça va, répondis-je, essuyant rapidement mes larmes.


Il ferma la porte derrière lui et s’assit à côté de moi sur le lit. Son regard tendre cherchait une réponse.


—  Qu’est-ce qui se passe, ma puce ? Insista-t-il doucement.


Je secouai la tête, tentant un sourire.


—  Rien, papa, je t’assure.

—   Je te connais, tu sais que tu peux tout me dire. Je sens quand quelque chose ne va pas.


Je soupirai, consciente que je ne pourrais pas lui cacher mes tourments.


—  Gwen me manque, avouai-je finalement.


Mon père sourit doucement.


—   Tu vas la revoir dans quelques jours, non ? Ce n'est pas fantastique ?

—   Oui, bien sûr, mais… Je crains qu’elle ait changé. On ne s’est pas parlé depuis des mois, ni par téléphone ni par mail. Et puis… J’ai tellement changé moi-même depuis que je suis ici.

—  Pourquoi changerait-elle ? Demanda-t-il, posant une main réconfortante sur mon épaule.

—   Je ne sais pas. Peut-être à cause de la distance, des expériences différentes. Je me suis installée ici, j’ai rencontré Brandon…

—   Et alors ? Me coupa mon père avec un sourire malicieux. Bien sûr que tu as changé, mais c’est en bien. Je suis si fier de tout ce que tu as accompli.


Je lui rendis un sourire timide, réchauffée par ses paroles. Il ajouta, presque comme s’il lisait dans mes pensées :


—   Ce Brandon a l’air d’être un type bien.

—  Il est fantastique, répondis-je. Il est attentionné, drôle, et tellement doux. Il a tout ce que je pourrais espérer.

—  Eh bien, ma chérie, tu as trouvé une perle rare, s’amusa-t-il.


Je ris légèrement avant de baisser les yeux. Je savais que la conversation allait se tourner vers un sujet plus délicat.


—  Est-ce que tu comptes lui dire ? Demanda-t-il doucement après un moment de silence.


Je secouai la tête, incertaine.


—   Je ne sais pas. J’ai peur qu’il prenne peur, qu’il me quitte si je lui raconte tout.

—  S’il t’aime vraiment, il ne partira pas, je te le promets. Prends ton temps. Il n’y a aucune urgence.


Je hochai la tête, reconnaissante pour sa compréhension. Il déposa un baiser sur mon front avant de se lever.


—  Viens manger avec nous si tu veux. Mais si tu préfères rester ici, c’est comme tu le sens.

—  Je vais rester ici, je n’ai pas très faim, murmurai-je.

—   D’accord. À demain alors. Je t’aime, ma chérie.

—   Moi aussi, papa.


Il referma doucement la porte derrière lui. Mon cœur se serra d’amour pour lui. Il avait toujours été mon rocher, mon soutien le plus précieux. Sans lui, je ne sais pas comment j’aurais traversé certaines périodes difficiles.


Je me glissai dans mon pyjama et me couchai, laissant le sommeil m'emporter rapidement, sans rêves pour troubler ma nuit.


Le lendemain, la sonnerie de mon téléphone me tira de mon sommeil. J'émergeai lentement, mes muscles endoloris comme souvent, et me traînai jusqu'à la salle de bain. Une fois ma toilette faite, je choisis une tenue confortable pour le long voyage : un jean skinny kaki légèrement troué aux genoux, un tee-shirt blanc orné d’une tête de Mickey, et un châle nude pour me couvrir. C’était une tenue simple mais parfaite pour un vol de plusieurs heures.


Je descendis rejoindre mes parents et ma tante dans la petite salle à manger où ils étaient déjà attablés.


—   Déjà levée ? S’étonna ma mère.

—  Oui, je suis habituée maintenant, répondis-je en souriant.


Pendant que ma mère se rappelait avec nostalgie mes années d'adolescence, où se lever tôt était un véritable défi, je me servais un bol de céréales. Mon esprit vagabondait, excité à l’idée de retrouver Brandon, et surtout, de revoir Gwendoline. À peine avais-je terminé de manger qu'il était déjà 6 h 50, à peine dix minutes avant que Brandon n’arrive.


Je me précipitai pour me brosser les dents avant de revenir m'asseoir sur le canapé avec mes parents.


—   Alors ? Tu es prête à partir ? Me demanda ma mère en levant les yeux de son livre.

—   Ouais ! Répondis-je, un sourire excité aux lèvres.


Elle tenait dans ses mains un roman qui la captivait profondément. Je ne pus m’empêcher de sourire en la voyant ainsi, absorbée dans sa lecture. Ne voulant pas la déranger davantage, je laissai ma mère dans son monde imaginaire et me dirigeai vers le balcon où ma tante Suze, assise dans son fauteuil préféré, profitait de la légère brise matinale. Elle m’accueillit avec son sourire chaleureux habituel.


—  Alors, ma puce, ça va ? Me dit-elle en me caressant doucement les cheveux, un geste tendre qui me rappelait mon enfance.

—  Oui, ça va... Tu vas me manquer cette semaine, tu sais.


Elle me regarda avec tendresse avant de répondre :


—   Toi aussi, tu vas me manquer. Mais bon, ce n’est qu’une semaine, après tout, ça passera vite, ne t’en fais pas.


Je hochai la tête. Elle avait raison, une semaine, ce n’était rien, mais tout de même, une partie de moi ressentait une pointe de nostalgie à l’idée de m’éloigner d’elle, même pour une si courte période.


—   J’ai vraiment hâte de retrouver mes anciens amis, tu sais, dis-je, mon regard se perdant au loin, là où mes souvenirs de France semblaient m’appeler.


Tante Suze fronça légèrement les sourcils, surprise.


—   Attends une minute... Tu ne pars pas pour le travail normalement ? Lança-t-elle avec un sourire complice.


Je ne pus m’empêcher de rire.


—   Si, bien sûr... Mais on compte aussi en profiter un peu, tu vois ce que je veux dire ?


Ma tante éclata de rire à son tour, une lueur malicieuse dans les yeux.


—  Ah, je vois très bien ! dit-elle avec amusement. Mais promets-moi de faire attention, d’accord ? Et protège-toi surtout !


Je levai les yeux au ciel, amusée par son insistance.


—  Oh, tante Suze, voyons ! Je sais très bien ce que je fais.

—   Oui, je le sais... Soupira-t-elle avant d’ajouter avec une note de tendresse dans la voix. Comme tu as grandi, c’est incroyable !


Je fis mine d’être exaspérée, même si au fond de moi, j’aimais entendre ça.


—  Pas toi aussi ! Soupirai-je faussement, avant de lui déposer un baiser affectueux sur la joue.


Notre moment fut brusquement interrompu par le retentissement de la sonnette. Sur le coup, nous sursautâmes toutes les deux.


—   Tiens, tiens... Je me demande bien qui ça peut-être... Dit ma tante en arquant un sourcil.


Je n’attendis pas une seconde de plus pour courir à la porte. Mon cœur battait la chamade. À peine l’eus-je ouverte qu’un sourire immense éclaira mon visage en apercevant Brandon. Son physique athlétique, sa posture assurée, tout en lui me paraissait encore plus charmant que dans mes souvenirs de la veille. Sans réfléchir, je me précipitai dans ses bras, l’enlaçant avec ferveur. Nos lèvres se rencontrèrent dans un baiser langoureux, doux et réconfortant, la chaleur de ses bras m’apportant immédiatement un sentiment de sécurité.


—   Tu m’as tellement manquée... Murmurais-je contre ses lèvres, mon cœur battant la chamade.

—  Toi aussi, ma puce... Répondit-il avec cette voix douce qui me faisait toujours fondre.


À chaque surnom affectueux qu’il me donnait, je me sentais frémir. Cette tendresse qu’il me témoignait, ces petits gestes délicats, tout cela m’était encore si nouveau, si troublant. Je n’étais pas habituée à être traitée ainsi, avec tant de douceur et d’attention.


—   Allez, entre. Fais comme chez toi, lui dis-je en l’invitant à entrer.

—   Merci, répondit-il avec un sourire.


Nous pénétrâmes ensemble dans l’appartement et je lançai à voix haute :


—  Brandon est là !


Mes parents, qui étaient assis sur le canapé, se levèrent immédiatement pour venir le saluer. Ma tante, quant à elle, se dirigea vers la cuisine pour préparer une dernière tournée de cafés.


—   Voici les cafés, annonça-t-elle joyeusement en déposant les tasses sur la table basse. Rien de tel pour se requinquer avant un long voyage !

—  Vous savez, voyager en jet privé n’a rien de bien terrible, c’est même plutôt plaisant quand on y pense, plaisanta Brandon avec un sourire malicieux.

—   Et on atterrira où ? Demanda mon père, curieux.

—   À l’aéroport Charles-de-Gaulle. Ça vous va ?

—   Parfaitement ! Répondit-il en hochant la tête. Encore merci de nous déposer ainsi, c’est vraiment très gentil.

—   Ne me remerciez pas, c’est tout naturel, répondit Brandon en haussant les épaules avec modestie.


Je retournai dans ma chambre pour récupérer mes dernières petites affaires. J’avais soigneusement préparé mon sac à main, mon manteau, et quelques accessoires comme mes écouteurs, histoire de ne pas m’ennuyer durant le vol. Une fois tout rassemblé, je revins au salon où tout le monde m’attendait.


—  Tu es prête ? Me demanda Brandon en se redressant.

—  Oui, prête ! Répondis-je avec enthousiasme.

—   Alors, c’est parti ! Dit-il avec un sourire.


Avant de partir, je pris ma tante dans mes bras, lui offrant une dernière étreinte pleine de tendresse.


—   Tu vas me manquer, lui murmurai-je à l’oreille.

—   Toi aussi, ma puce... Mais ce n’est qu’une semaine, ne t’en fait pas, on se revoit très vite.


Après un aurevoir très émouvant, je pris ma valise et me dirigeai vers l’entrée, Brandon me suivant de près. Une fois, dehors, il me prit tendrement dans ses bras.


—  Pas trop triste de quitter ta tante ? Demanda-t-il en posant son menton sur le haut de ma tête.

—  Un peu, oui... Mais j’ai surtout hâte d’aller en France avec toi. Ça me fera tellement de bien de retrouver mon pays.

—   Ça va être génial, tu vas voir, me répondit-il, confiant.


Mes parents nous rejoignirent et nous descendîmes ensemble. Ce n’est qu’en arrivant devant la voiture que je réalisai qu’il ne s’agissait pas de n’importe quel véhicule.


—   Attends, c’est ça qu’on va prendre ?! M’écriai-je en voyant la limousine noire garée devant nous.

—   Oui, pourquoi, tu n’aimes pas ? Répondit Brandon avec amusement.

—  Ce n’est pas que je n’aime pas... Mais ce n’est pas très discret, si tu vois ce que je veux dire.

—   Oh, ne t’en fais pas, on n’est pas les seuls à se déplacer en limousine ici. Les gens ne nous remarqueront même pas, je te le promets.

—   Si tu le dis... Soupirai-je, encore un peu sceptique.


Nous montâmes tous dans la limousine tandis que Brandon donnait quelques consignes au chauffeur. Quelques minutes, plus tard, il nous rejoignit et s’installa à côté de moi. Et voilà, c’était parti. Nous étions en route pour l’aéroport où un jet privé nous attendait pour nous emmener en France. Le voyage promettait d’être aussi excitant qu’inoubliable.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire TheCityofLights01 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0