Chapitre 9
Les scaphandres autonomes de la légion se déployèrent en un V dont la pointe était matérialisée par le capitaine d’Erico. Elle observa avec calme le défilement des données sur sa visière. Les propulseurs des ailes delta accrochées dans le dos des armures montèrent en régime. Les chasseurs se profilèrent sur les côtés, attentifs, immobiles. Les vingt scaphandres noirs s’approchèrent des deux gigantesques vaisseaux, évitant les débris. Elle fut le premier à se poser sur la structure du navire. Les ailes delta se détachèrent, se collant contre la carlingue du vaisseau. D’Erico balaya la zone du regard. Les nacelles de sauvetages dérivaient lentement dans l’espace au milieu de débris en tout genre. Et parmi ces débris des corps, des centaines de corps…
- Escouades une et deux sur le deuxième Zeus. Escouades trois et quatre avec moi.
Les dix hommes coururent le long du navire. Les sas, et autre soutes de chargement étaient grands ouverts. Ils pénétrèrent dans la salle d’atterrissage des chasseurs. Ces derniers reposaient dans leurs logements. D’Erico prit son arme, aussitôt imitée par ses soldats. Par gestes elle envoya une escouade vers l’avant du navire et s’engagea vers le pont de commandement avec les quatre hommes de son équipe habituelle. De vieux briscards qui avaient connu le feu lors de missions pas officielles pour un sous. Cornwallis ouvrait la marche, ses deux armes de poing dans les mains. Suivaient d’Erico et Carr. En couverture se trouvait Mecter, l’arme lourde prête à cracher ses obus explosifs. Ils progressèrent sans problème jusqu’à la coursive de commandement. Ils n’avaient pas croisé de cadavres… Le poste de pilotage en était rempli. Le pacha comme l’équipe de pilotage, harnachés dans les fauteuils, gisaient là, tués par le vide de l’espace. D’Erico fit le tour de la salle, couvert par ses hommes. Elle activa la fermeture du navire. Un sifflement aigu envahit alors la pièce. Les capteurs des scaphandres confirmèrent la pressurisation et l’alimentation progressive en oxygène.
- Carr ! Au boulot ! Fais-moi parler cet engin, cracha d’Erico en rangeant son arme.
- Légionnaires, au rapport !
- Escouade trois au rapport : réacteurs nucléaires intacts. Pas d’hostile commandant.
- Lieutenant Lion au rapport pour escouade un et deux : Zeus en parfait état de marche. Pas d’hostiles. Aucun survivant.
D’Erico commanda l’ouverture de son casque et huma l’air en fronçant les sourcils. Tout en examinant les corps de l’équipage elle porta un cigare à ses lèvres et l’alluma. Ils étaient tous morts de dépressurisation. Elle balaya la pièce du regard. Les panneaux de sécurité qui se déclenchaient en pareil cas étaient dans leur logement, et n’avaient pas accompli leur devoir. Les parois ne portaient aucun stigmate d’un quelconque projectile. D'Erico croisa le regard de ces hommes.
- Branchez moi une ligne sécurisé avec Ackerman, et ne restez pas là à rien faire. Je veux une inspection complète des navires, millimètres par millimètres et qu’ils soient en état de marche dans les deux minutes qui viennent…
L’image grésilla un instant et l’hologramme du commandant du Redstorm se matérialisa devant d’Erico.
- Mon commandant, aucun survivant. Pas de trace de combat. Je mets ma main à couper que les vaisseaux d’escortes ont été pulvérisés par les armes des Zeus…
- Une défaillance ? Une arme secrète qui agit à distance ? Un virus informatique ? Questionna Emma en analysant les données que lui transmettaient les scaphandres des légionnaires.
- Si c’est une arme, on est mal barré. Si c’est une défaillance des systèmes, on est mal barré aussi.
- Dans tous les cas, il faut prévenir rapidement l’Etat-Major. Prenez des hommes et allez vérifier sur les satellites que les sites d’extractions automatisés restent opérationnels.
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