Adieu, je t'aime

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  Aujourd'hui au travail, comme tous les matins, mon chef est venue me serrer la main et a fait semblant de s'intéresser à moi.

- Bonjour, ça va ? a-t-il demandé.

Comme il était déjà en train de partir servir sa politesse à mes collègues, j'ai répondu "oui". Mais en réalité, ça n'allait pas. Car je pensais à toi.

  Je t'ai connu il y a un an, tu avais tout juste trois semaines. Toi et ta sœur étiez à craquer, avec vos yeux bleus qui partaient dans tous les sens. Je vous ai donné le biberon et vous ai observé en riant pendant que vous aspiriez le lait goulument. J'ai choisi vos noms, et j'en suis vraiment fière. Je dois t'avouer que ta sœur a toujours été ma préférée... Magnifique, hors du commun, et son nom, je l'ai choisi pour elle. Le tien, c'est ton maître qui l'a pris dans la liste que je lui avais proposée. Ça ne changeait pourtant rien au fait que je t'aimais de tout mon cœur.

Je n'ai jamais apprécié les chats. Jusqu'à l'année dernière, lorsque j'ai vu vos deux petites bouilles. Je vous ai vu grandir et vous étiez très différentes des autres bébés que j'avais connus. Je n'aimais pas les chatons. Mais de vous, j'étais folle.

Tu étais la plus sauvage mais tu appréciais les caresses et tu dormais entre nos jambes. C'était ton coin, ton coquons. Tu ne ronronnais pas autant que ta sœur, Sassy, mais ton regard parlait pour toi. Tu adorais te frotter sur nos pieds et dormir de tout ton long. Tu aimais beaucoup jouer et tu chassais très bien. Tu nous inquiétais parfois en partant des nuits entières pendant qu'on t'attendait à la maison, en secouant la gamelle pour que tu pointes le bout de ton nez. Tu étais très photogénique et je passais parfois des heures à te figer sur image. Tu posais comme une reine !

Toi et Sassy n'avait jamais été mes chattes, mais celles de mon copain. Pourtant, c'est tout comme. Je vous aime du même amour éprouvé pour mon chien. Je te fais la promesse que nous prendrons soin de ta sœur, avec laquelle tu as grandi. Je te promets de la rendre heureuse. On ne remplacera jamais ta présence mais on peut essayer de l'aider à faire son deuil. Elle te cherche, tu sais...

Je commence tout juste à me faire à l'idée de ne plus te voir. Je vous ai toujours connu à deux... Maintenant Sassy sera la seule à se frotter à nos pieds et à dormir entre nos jambes. J'ai beaucoup pleuré à ta mort et j'essaie difficilement de t'oublier. La douleur de ta perte est comme une aiguille qu'on m'enfonce dans la tête. Elle m'arrache des larmes dont je ne veux pas. Elle me rappelle ta jeunesse, ta joie de vivre, les moments d'excitation où tu courrais partout dans la maison en nous faisant rire. Tu aimais tellement sortir ; tu passais ta vie dehors. J'ai toujours eu peur qu'une voiture se trouve au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais c'est une fenêtre qui t'a tué. Cette fenêtre ouverte par le haut mais attaché par le bas. L'étroit passage dans lequel tu t'es coincé était teinté de rouge. On a retrouvé quelques touffes de tes doux poils gris. Tout ce que j'espère, c'est que tu n'as pas trop souffert.

Je t'écris ces mots pour te dire ce que je n'ai pas eu le courage de dire jusqu'à maintenant : adieu, Yuna. Je t'aime

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- 25 août 2017, tu es décédé le 24.

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