Matraquage,
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Fort évidemment, vous vous en doutez, dix minutes, une bosse et quelques ecchymoses après ce cliché, je me trouvais au fond du panier à salade, direction le commissariat pour une nuit de violon.
La manifestation avait tourné court pour beaucoup d’entre nous et toutes les cellules étaient déjà en surcharges au moment de mon arrivée. C’était du travail à la chaîne, pour se faciliter les choses on défilait l’un après l’autres. Fouille sommaire, contrôle d’identité, empreintes et photos ne prirent guère plus d’une demi-heure avant que je ne suive un pandore au sous-sol.
J’étais dans les derniers du lot, les suivants seraient distribués dans les commissariats ayant une plus grande capacité d’accueil. Ici le quota était largement dépassé. La file indienne que je suivais comme veau pour l’abattoir m’indiquait la marche à suivre. Au bout du couloir il fallait se déshabiller jusqu’au calbut et mettre ses fringues dans un panier étiqueté à notre nom, puis passer dans la pièce adjacente et se foutre à poils, là, deux gardiens œuvraient pour la fouille au corps et, sous vêtement remis, l’on ressortait de l’autre côté, en direction des cachots.
J’étais l’avant dernier, un solide malabar en survêt me suivait et un jeune planton fermait la marche.
Plus qu’un devant moi et j’allais devoir me dévêtir, j’avais de plus en plus chaud.
Ma participation, presque involontaire, à la manif n’était vraiment pas prévue ce matin lors de mon habillage et, sous mon costume, ma peau intégralement épilée avait pour toute protection un fin string en dentelle rose.
Mon prédécesseur franchissait la porte alors que j’enlevais ma veste, dans le couloir nous n’étions plus que deux avec le jeune policier, celui-ci demanda au grand costaud d’en faire autant afin de gagner du temps. Nous ne portions plus que nos pantalons et il semblait aussi mal à l’aise que moi de devoir ôter ce dernier bout de tissu, c’est cote à cote et de concert que ceux-ci descendirent sur nos mollets… la tête que nous devions faire devait valoir son pesant d’or… lui, tout en muscles et joliment bronzé, avec un jock-strap clouté en cuir noir plus que bien rempli, moi, crevette d’albâtre en froufrou fuchsia translucide !
C’est, venu de notre dos, le coup de sifflet admiratif du flic qui nous sorti de cet état de stupeur.
En nous retournant vers lui, on put constater un sourire coquin sur sa bouille et qu’une seconde matraque prenait place dans son uniforme. Ça allait être notre tour et pour éviter l’homophobie de ses collègues il nous fit mettre nu, prit nos parures fantaisistes en poche et vint avec nous à la fouille sous prétexte de devoir nous mettre à l’isolement pour rébellion et puis enregistrer nos déposition à chaud, les étages étant encore tous occupés et en ébullitions.
La nuit fut courte et agitée avec ces deux lascars et ce ne fut pas plaies ou bosse la partie la plus douloureuse au matin…
Fin
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