Il ouvrit les yeux d'un seul coup, cherchant à avaler le plus d'air possible, mais sa gorge était serrée, bloquée dans un hurlement silencieux, ses poumons étaient bloqués, ses membres gelés et emmêlés dans les draps, son corps était pris dans une gangue de glace dont il ne pouvait se sortir il voulait crier hurler picotements dans le crâne lourd douleur encore plus fort lutter

D'un seul coup, la pression se relâcha. Il se redressa en inspirant bruyamment, des larmes perlant aux coins de ses paupières, alors que ses mains serraient sporadiquement les draps autour de lui. Il tremblait de froid, gelé jusqu'à la moelle, et tout son corps était douloureux, de plus en plus alors que la chaleur revenait dans ses membres dans une progression lente depuis son cœur. Celui-ci battait avec lenteur, et chaque battement résonnait dans son crâne et sa poitrine.

À ses côtés, sa femme dormait toujours, plongée dans un sommeil lourd, comme à son habitude. Seule un léger ronflement perturbait la quiétude de la nuit. Ça, et son souffle haletant et gelé.

Il s'effleura le front du bout des doigts, mais c'est à peine s'il sentait l'un ou l'autre. Il n'y avait que le froid, l'impression diffuse que tous ses membres étaient gelés. Pour désagréable qu'elle fut désormais, il se rappelait à quel point la sensation était agréable dans son rêve infini. Comme il avait été facile de s'abandonner à l'hiver, de laisser une poignée d'émotions être le simple feu l'agitant encore, répétant à l'infini les mêmes scènes...

Il frissonna. Ce n'était peut-être pas dû au froid.

L'obscurité de la chambre n'était pas un problème pour ses yeux. L'esprit vide, il laissa son regard vaquer sur les différents effets éparpillés ça et là, quelques objets de valeur, des souvenirs, des petites décorations ou objets pratiques. Il finit par observer de nouveau son épouse, tranquille, toujours plongée dans un profond sommeil, le dos tourné vers lui. Il tendit la main vers elle, hésita, puis finit par la ramener à lui. Il était trop tard pour ça, maintenant. Il le sentait.

Son rôle était tracé. Il ne restait plus qu'à accomplir le trajet qui lui était prédestiné.

Dans un silence de mort, il se démêla des draps et s'en alla sans jeter un regard en arrière.