Chapitre 8

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Aujourd’hui, c’est la St-Valentin. Je compte passer à la librairie de Marius lui dire salut, en faisant comme si je n’attendais pas une déclaration. Je décide de m’habiller bien, sans trop exagérer. Je choisis donc une robe patineuse noire où le décoletté en V n’est pas immense (je ne m’appelle pas Tessa). Étant donné que Marius est grand, j’ai mis des escarpins noirs de 10 centimètres de haut. J’applique un maquillage léger autour de mes yeux. Je rejoins la librairie avec mon sac à main sur l’épaule.

J’entre à l’intérieur et appelle Marius.

- Salut Marius !

Il se retourne et me détaille de la tête aux pieds.

- Tu as un rendez-vous ?

- Non, pourquoi ?

- Parce que… Non rien.

- Mais si, dis.

- Tu t’es fait belle, là. Ça fait penser à quelqu’un qui a un rendez-vous. Surtout qu’aujourd’hui, c’est la St-Valentin. Tu es sûre que tu n’as pas un date avec quelqu’un ?

- Mais non. Tu sais très bien qu’il n’y a pas d’homme dans ma vie.

- Oui, je sais. Je te taquine. Et avec Nolan, toujours rien ?

- Pourquoi tu me demandes ça à chaque fois ? Je vais finir par croire que tu veux que je me remette avec lui. Ou alors tu vérifies que je suis toujours célibataire ?

- Non, c’est pas ça…

- C’est quoi, alors ?

- Bah rien. Je prends juste des nouvelles.

- Je vois.

Je dirige mon regard vers le parquet sombre. Ça fait seulement 6 mois qu’on se connaît, à quoi je m’attendais ?

- Tu avais quelque chose à me dire ? demande Marius.

- Heu non, pas spécialement. Je viens juste te voir, comme tous les jours. Et toi, tu as une valentine ?

- Non, je suis amoureux de quelqu’un, je n’ai pas de rendez-vous, du coup.

Il a déjà quelqu’un dans son coeur, et moi, comme une nulle, j’espérais une demande de sa part. Mais que suis-je bête.

- Tu devrais lui dire, non ? tente-je.

- Non. Je sais qu’elle ne m’aime pas, elle me voit comme un simple ami.

- Qu’est-ce que tu en sais ?

- Elle me l’a dit.

Je me demande qui est cette fille assez stupide pour rejeter un gars comme Marius. Après tout, il est beau, attentionné, mignon…

- Elle a quelqu’un, cette fille ? Un autre mec ?

- Ouais, y en a un qui lui tourne autour. Je l’aime pas trop, celui-là.

- Tu es jaloux ? rigole-je.

- Par moment. Ça m’arrive d’espérer être à sa place.

- S’il ne l’a pas non plus, alors pourquoi vouloir être à sa place ?

Marius soupire et s’assoit.

- Parce qu’ils ont déjà été ensemble, il essaye de la reconquérir.

- Et, je la connais, cette fille ?

- Oui, tu la connais.

Je pense à Tessa, puis à Kimberley. Ça ne peut être qu’elle.

- Tu serais pas sur Kimberley McCool ? Tu sais, Nolan lui tourne plus trop autour, je crois.

- Non, c’est pas elle. Celle que j’aime, elle est beaucoup plus discrète, naïve. Elle a des parents fermiers, elle est étudiante en maquillage, elle me fait sourire, elle est parfois spontanée, mais ça me plait.

Mon coeur commence à battre fort dans ma poitrine.

- Une fois, au tout début de notre amitié, il pleuvait, et je l’ai protégée avec mon manteau, j’ai déjà dîné avec elle, je l’ai déjà consolé parce que quelqu’un s’était suicidé.

Il lève les yeux vers moi. Il est rouge et me fixe.

- Cette fille...dis-je d’une voix tremblante. Ce serait pas…

- Julie Finn, complète une voix dans mon dos. Ouah, bravo ! J’ai suivi toute la conversation.

Nolan apparaît et applaudit.

- Bon alors Julie, tu dis oui à ce Marius, ou tu lui dis non ?

- Mais qu’est-ce que tu fous là, toi ?

- Hum… C’est une librairie, pas un restaurant où on peut faire des dates.

Je me relève brusquement.

- Ce n’est pas un date.

Je rougis.

- Ah ouais, bah il te déclarait ses sentiments, non ?

- Qu’est-ce que ça peut te faire, de toute façon ?

- Rien du tout. Je suis avec Tessa.

- Bah voilà, alors va-t’en.

Il réfléchit un instant.

- Non.

Marius se lève et pousse Nolan en dehors de la librairie.

- C’est fermé, maintenant.

Le silence s’installe entre Marius et moi.

- Tu… tu es vraiment amoureux de moi ?

- Oui, ajoute-t’il timidement. Tu veux bien...venir à un rencard, genre… ce soir ?

- Où ?

- Je sais pas encore… Je viendrais te chercher chez toi. Ce soir, devant chez toi à 18 heures 30 ?

- Ok, pas de souci. Ça me laisse 9 heures pour me préparer, parce que si tu crois que je vais rester comme ça…

Je rentre chez moi et décide de prendre une heure pour boire un thé, lire un peu avant de me préparer. Il est 10 heures quand je me dis que je devrais commencer à faire ma skincare. Je me mets un masque sur le visage aux agrumes que je dois laisser durant 30 minutes, où je regarde un documentaire sur les pandas. Après, j’applique dans mes cheveux un soin pour les rendre doux que je dois laisser agir durant une heure, où je continue de regarder un documentaire sur les pandas. Il est déjà 11 heures 30. Je décide de filer rincer mon soin pour les cheveux et de les laisser sécher naturellement, surtout que je vais les laver vers 17 heures.

Je prépare à manger, du poisson et de la salade, comme je ne sais pas ce que Marius a prévu, autant manger léger. À 16 heures, après avoir fait une sieste et pris mon goûter, je décide d’appeler Cassandra en lui exposant la situation. Elle arrive à 16 heures 30 avec des sacs pleins de maquillages, parfums et autres.

- Va sous la douche, allez, tiens prends ce savon aux agrumes, on va partir sur cette lancée. Et pour le shampooing, prends celui aux feuilles de cerisiers, il sent vraiment bon.

Je file prendre une douche bien chaude où je prends le temps de me savonner cinq fois au même endroit. À 17 heures, je sors de la douche et regarde la tenue que Cassie a mis sur mon lit. C’est une robe en tricot torsadé bleu pastel.

- Ce sera pas un peu trop chaud ? demande-je.

- C’est vrai…

Elle dispose sur mon lit un chemisier noire, une jupe en cuir assez courte rouge bordeaux et une veste ajustée mi-longue et noire. Elle désigne chaussures à talons noires.

Ensuite, elle s’occupe de mon maquillage et renonce au parfum. Cassie me manucure les ongles, me coiffe et je suis prête à 18 heures 15.

Juchée sur des talons noirs de 12 centimètres, avec une jupe courte rouge bordeaux, mes jambes semblent longues et fines. La veste ajustée met en valeur la finesse de mes contours. Le mascara rend mes cils longs, le fard à paupières rose discret agrandit mes yeux et on a bouclé le bas de mes cheveux châtains. Mes ongles arborent un vernis rouge pailleté.

- Waouh, Julie, tu es magnifique.

Je contemple ma silhouette dans le miroir. Cassandra a des mains de fées.

- Bon, moi, je vais y aller.

Elle range sa palette de maquillage et tout ce qu’elle a sorti.

- Tu me tiens au courant. Si Marius ose te dire quelque chose, c’est qu’il n’est pas pour toi, parce que tu es la plus jolie, ce soir. Bonne soirée, Julie.

Elle claque la porte de mon appart. Mon téléphone vibre.

Marius : Je suis là dans 5 minutes.

Je commence à faire les cents pas, stressée. Et s’il me trouvait moche ? S’il trouvait que j’en fais trop ? Si…

La sonnette qui retentit arrête mes «si». Marius est déjà là, tout beau dans un costume noir. On voit qu’il a tenté de discipliner ses cheveux, mais il y a quand même des mèches folles.

- Salut Julie, murmure-t’il. Tu es très jolie.

- Merci.

Je rosis de plaisir.

- Tu as prévu quoi ?

- Surprise…

Je grimpe à ses côtés dans sa Ford grise. On arrive au niveau d’un pub nommé Belgian Pub. On s’installe au niveau du comptoir, où Marius commande deux mojitos menthe-citron sans alcool.

- Tu veux manger un truc ?

- Ca dépend. On passe la soirée ici où après tu m’emmènes manger ?

- Tu verras.

Je réfléchis un instant et commande une assiette de 8 tapas.

- Ca fait 4 chacun, je glisse.

- Je sais compter, ajoute-t’il, moqueur.

Je lui donne une tape sur l’épaule et entreprends de manger un tapas. Après ce petit en-cas au pub, Marius me conduit dans les rues de Portland. Je regrette presque mes escarpins, mais on entre dans un restaurant calme.

- J’ai pensé qu’un pub bruyant ce serait chiant pour une soirée. Alors après, j’ai réservé ici dans une pièce adjacente au reste du resto, comme ça, il y a juste toi et moi, dit-il en rougissant.

Je regarde le menu du restaurant nommé Toscana. C’est un restaurant italien, à en juger par le menu et le nom. Je commande une assiette de pâtes carbonara et Marius une assiette de pâtes bolognaise. Avec ça, on se prend un vin rouge, parce que c’est ce que le serveur a recommandé, et qu’il y a une réduction dessus comme c’est la St-Valentin. La discussion va bon train entre lui et moi. On parle de tout et de rien.

À 21 heures, on quitte le restaurant et Marius me propose une balade autour d’un lac. J’accepte avec joie et on se promène. Il n’y a personne. Je marche collée à lui, je trouve qu’il fait froid. Une bise légère souffle et je me serre contre lui. À un moment, il s’arrête et me regarde.

- Julie…

- Quoi ?

- Comment ça s’est passé, avec Nolan ? Votre histoire et tout…

- Ah, mais je préfère mon histoire avec toi qu’avec Nolan, donc ne t’inquiètes pas.

- C’est pas ça, je veux juste savoir.

- Je t’en parlerai à un autre moment. Là, je te l’ai déjà dit, je suis avec toi, je ne veux pas penser à Nolan.

Il remet une de mes mèches derrière mon oreille et pose sa main sur ma joue, avant d’approcher son visage du mien.

- Je peux ?

Pour lui marquer mon accord, j’entrouvre les lèvres et il dépose un baiser dessus. Pas un baiser à pousser mémé dans les orties, non, un baiser doux, gentil. Ses bras s’enroulent autour de mes hanches et les miens autour de son cou. Il éloigne ses lèvres, et c’est à mon tour de me hisser pour l’embrasser, cette fois avec passion. On se décolle l’un de l’autre et je me serre dans ses bras.

- Je t’aime, Julie.

- Je t’aime aussi, Marius. Depuis le début.

En disant ça, je sens le rouge me monter aux joues. Il m’attrape par la main et entrelace ses doigts aux miens.

- Tu veux aller chez moi ? propose-je.

- Ok, allons-y.

Le trajet se fait à nouveau en silence, mais il n’est pas pesant. Ses doigts sont toujours entrelacés aux miens quand on arrive chez moi. On s’installe sur mon canapé et je lui sers un thé.

- Alors, cette histoire avec Nolan ?

- Puisque tu insistes, je vais te raconter.

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