Mardi 7 octobre / 4

5 minutes de lecture

Julie

Les étoiles dans les yeux, le souffle court, la chaleur de son corps entre mes jambes. Je ne l'ai pas encore vraiment découvert et déjà je me sens totalement anéantie. Mes orteils se décrispent, mes doigts relâchent la couette, je reprends ma place au milieu du matelas alors que mon dos s'était courbé pendant mon orgasme. Manu se love contre moi et sa tête s'approche de mon visage. Sa langue caresse la mienne et ses doigts retirent les mèches de mes cheveux qui ont peu à peu recouvert mes joues. Son gland se prépare à me pénétrer et je n'espère que ça.

Il s'avance près de mon oreille et me chuchote :

— Tu veux que je nous protège ou...

— Stérilet, pour moi.

— Test négatif l'été dernier.

À peine sa phrase prononcée que je le sens se frayer un passage entre mes lèvres et je ne peux empêcher mon corps de se crisper. Il cesse ses gestes, se bloque au-dessus de moi et murmure :

— Tu as mal ?

Je secoue la tête.

— Détends-toi, Julie, si tu ne veux pas...

— Si... si, je veux. J'en ai envie.

Mais il recule, se place à genoux entre mes cuisses et en ouvrant les paupières, je le découvre inquiet. Il me tend une main, m'aide à m'asseoir, passe une paume sur ma nuque entraînant avec mes cheveux tout en chuchotant :

— Qu'est-ce qui se passe ?

Je secoue la tête, le priant de poursuivre, mais il refuse. Il pose son index sur mon menton, redresse mon visage et répète sa question.

— Avec... mon ex... j'avais souvent mal. Ce n'était pas assez mouillé, bredouillé-je à mi-voix.

Il place ma main entre nous, guide mes doigts sur ma fente et me montre que je suis sacrément humide. Je me pince les lèvres, il s'allonge à son tour sur le dos et m'entraîne sur lui :

— Je te laisse gérer, mais s'il te plaît, ne te crispe pas.

Je n'ai jamais fait cela. Jamais je ne me suis retrouvée sur Tim et je me sens gauche. Je passe une jambe de chaque côté des siennes, bascule lentement le bassin, un peu maladroitement, et rapidement je reconnais sa chaleur à mon entrée. Je ferme les yeux et m'enfonce autour de lui. Hummm c'est bon. Je me redresse, puis me recouche et une fois parfaitement emboîté l'un dans l'autre, j'entoure son visage, plonge mon regard dans le sien et l'embrasse amoureusement.

Ses mains sur mes hanches, son bassin qui danse, mon corps qui s'accorde, et les jouissances qui se cumulent, tout comme les positions. Si je trouvais Tim un peu conventionnel, cette nuit, je découvre qu'en plus, il manquait sacrément d'imagination.

Le matin se lève, je devine les lueurs changer par les interstices du rideau opaque. Le souffle de Manu me caresse délicatement la joue. Sa présence me rassure. Contrairement à mon angoisse de la veille, ce matin, je suis bien. Sans promesse, il offre des moments à la femme que je suis et que j'ai un peu oubliée en devenant maman. Il ne me regarde pas comme une mère, une amie, ou une épouse. Il m'admire pour la personne que je suis et a réveillé des zones endormies depuis bien trop longtemps.

Ce matin, je me sens enfin reposée. Les nuages semblent s'éloigner. J'ai un travail, une chouette maison, les tensions avec Tim et les enfants s'apaisent. La culpabilité que je ressentais face à Charlotte s'est envolée lorsqu'elle m'a confirmé vouloir m'inclure dans leur vie. Et pas seulement comme amie. Elle accepte notre attirance réciproque à Manu et à moi. Comment y parvient-elle, cela reste un mystère, mais les faits sont là.

La seule pensée qui devrait m'effrayer ce sont les sentiments qui font battre mon cœur. Mais je préfère taire cette alerte et profiter de l'instant présent.

J'observe mon nouvel amant encore profondément endormi et souris de remarquer une petite fossette au milieu d'une joue. Je déplace une mèche de ses cheveux, parcourt du regard l'ovale de son visage et me réjouit de me frotter contre sa barbe naissante. Il est étendu sur le dos, un bras en dessus de sa tête, l'autre posé le long du corps entre nous. Il est entièrement dénudé et cela se devine sous le drap qui le couvre à moitié. J'ai remarqué son trouble hier, lorsqu'il m'admirait et je ne peux feindre la même émotion ce matin. Je devrais le laisser se reposer, nous n'avons pas beaucoup dormi, mais son corps me manque. Je m'approche, me love contre lui, une joue sur le haut de son torse et je récolte un soupir et un bonjour à peine audible.

— Oh non, je ne voulais pas te réveiller, je voulais juste...

— Trop tard, dit-il me bousculant.

Je roule sur le dos, il m'accompagne et m'embrasse tendrement.

Sans quitter mon visage, sans s'éloigner de mon corps, son sexe grossit entre nous. Sentir son envie réanime la mienne et c'est sans aucun effort que je l'accueille.

Emmanuel

Moi qui craignais qu'après cette nuit, elle se trouve des excuses pour me tenir éloigné, prétextant le fantasme assouvi, je la retrouve toute câline au réveil. Et même bien excitée.

Elle m'avait confié lors de ces dernières heures, le manque de préliminaires entre elle et Tim et je voulais lui montrer que c'était sans doute ce que je préférais. Mais ce matin, j'avais bien du mal à me retrouver près d'elle sans être en elle. Comme si mon sexe possédait son propre radar et qu'il se dirigeait sans moi.

Mon réveil nous surprend, j'attrape mon téléphone et Julie en profite pour changer de position. Si la veille, je l'avais trouvé timide et un peu naïve, ce matin elle m'étonne par ses gestes. Une paume sur mon sexe, sa langue dans ma bouche, elle me masturbe jusqu'à me rendre pantelant. Je retire sa main brusquement et m'échappe à ses baisers en soupirant :

— Ce n'est pas comme ça que je veux finir.

— Ah non ? Et tu pensais terminer comment ? me défie-t-elle du regard.

Mon sexe palpite et je me connais suffisamment pour savoir que si je me retrouve au fond d'elle, dans quelques secondes à peine, je vais gicler.

— Pas dans ta main en tous cas.

Elle s'approche, fait mine de vouloir me sucer et je saute hors du lit.

— Tu préfères contre le mur ? Debout ? Comme cette nuit sous la douche ?

Je fonce sur elle, prends possession de ses lèvres sans douceur et plaque son dos contre la tapisserie. Je lui soulève une cuisse, masturbe son clito, alors qu'elle soupire dans ma bouche. Son ventre se contracte, elle se tend sur la pointe de son pied, plante ses ongles dans le haut de mon dos et je comprends qu'une fois de plus, elle jouit sous mes doigts. Sans cesser mes gestes, je la pénètre et l'orgasme qui m'anéantit me fait grogner fortement.

Totalement épuisé par l'intensité de cet acte, on se soutient mutuellement l'un l'autre pour ne pas nous écrouler au sol.

Annotations

Vous aimez lire Méline Darsck ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0