Toi

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Toi, Samuel, mon ami de toujours. Nos mères étaient voisines, tue souviens-tu ? Un ami d’été. Qu’est-ce qu’on faisait comme conneries ensembles ! On s’amusait à concocter des ‘’potions’’ aux pétales de roses, à l’eau, avec de la terre, des fois des insectes… On en a fait des vertes et des pas mures ! Te souviens-tu quand on s’est amusés à tirer des flèches dans le cul des poules avec nos arcs en bois fait nous-même la veille ? C’était méchant j’en conviens, mais on les ratait tout le temps. C’était drôle. Mais le temps s’est écoulé, nous éloignant de l’insouciance de l’enfance. Cette enfance, si précieuse. Le temps où l’on ne voit pas la méchanceté et l’étrangeté de ce monde. Je vivais loin l’année mais si proche de toi l’été. Tu m’as aimé, je t’ai aimé. Un amour d’enfant, pas sérieux, sans véritable sentiment. Etait-ce prémonitoire. On ne savait pas que ce qui allait nous tomber sur la tête. Jamais on n’aurait imaginé ce futur-là. Jamais.

C’était à cette voisinnade là que nos cœurs se sont embrasés. Une si belle atmosphère, chaleureuse, bercé par la voute étoilée du ciel. Ça sentait encore le feu. On entendait la musique à des kilomètres à la ronde. Tu m’as pris la main, m’a emmené à l’écart, loin des festivités. On a monté la pente ensemble. J’ai posé ma main, encore insouciante, sur ton épaule et tu as mis la tienne sur ma hanche. Premier signe ? On arrivait au bout de cette pente, contournait la dernière maison pour arriver à cette falaise qui surplombe le petit village. On marchait toujours, l’ambiance avait changé. On s’arrêta là où la vue était la plus belle. Nous étions bercés par les étoiles au-dessus de nos têtes. Tu as déposé à deux reprises un bisou sur ma joue. Aurais-je du me douter de ce qu’il se passerait ensuite ? J’ai continué à marcher, troublé. Tu m’as suivie et nous étions alors face-à-face. Tu étais à peine plus grand que moi, tes cheveux bruns reflétaient la lumière de la lune. Tes yeux, des pépites scintillantes me regardaient. Jamais un homme ne m’avait regardé comme ça. Dans la réalité, ta bouche commençait à se rapprocher de la mienne. J’esquivais juste à temps pour tomber dans tes bras. Ce baiser se transforma en câlin et je regrettais amèrement cette action. Dans mon rêve, Ta bouche se rapprochait toujours de la mienne mais je n’esquivais pas. Je fermais les yeux, ‘’Mon premier baiser.’’ Pensais-je. Effectivement on s’est embrassés une première fois en guise. Voyant que j’acceptais on recommença, pleinement, longuement. C’était merveilleux ! La voute céleste nous regardait, nous deux, amis d’enfance, cédant à cet amour si merveilleux pourtant si interdit. ‘’Jamais, m’étais-je dis, jamais je ne retomberais amoureuse d’un ami, jamais.’’. Je ne savais pas à cette époque ce qui se passait là, maintenant. C’était si bien ! On s’est regardé et tu as dit que jamais tu ne m’abandonnerais. Que depuis notre tendre enfance il avait ce quelque chose en lui, ce sentiment inconnu. Samuel, je t’aime d’un amour si intense. Ma seule hantise c’est que tu sois un ami d’enfance et que ça m’est tellement cher à mes yeux. Je ne veux pas te perdre si ça ne finissais pas bien. Je ne supporterais pas de te perdre, tu fais partis de moi.

On s’est allongés dans l’herbe. On regardait le ciel, si beau. On était enlacés et on se caressait, sans plus. Rien ne pouvait nous séparés. C’est là que tu m’as dit ‘’Je t’aime’’. Mon cœur était en friction, je t’aime à la folie ! Je pensais à cette promesse que je m’étais faite et que j’avais à l’instant bafouée. De là-haut, on entendait la musique douce de la fête qui nous berçait. On est resté là une quinzaine de minutes à regarder les étoiles : Orion, La grande ours, L’étoile polaire, Cassiopée, la constellation d’Ariane… Ariane qui aida Thésée à battre le minotaure grâce à son fil. Thésée c’est toi, Ariane c’est moi et le minotaure, c’est notre amitié. Tu as tué notre amitié en m'embrassant. Tu m’as dévoilé tes sentiments j’ai fait de même. Je ne suis pas coupable de t’aimer mais je me sens coupable de sacrifier toute ces années de joies et de gaieté. SI seulement je ne te connaissais pas, je n’aurais pas de remords. Nous enterrons notre vie d’amie pour une vie amoureuse, trépidante. Tu n’as peut-être pas conscience de ce que cela veut dire pour moi. Mais bon tant pis, je suis enfin prête à prendre le risque à une condition : personne ne doit savoir pour nous deux, personne ! A cette condition je suis prête à faire n’importe quoi si tu es là, avec moi

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