Chapitre 20
Seyvanna
En me réveillant, je découvre que la journée se termine, le soleil va se coucher. Jonas m’enlace toujours. J’ai seulement ouvert les paupières, je n’ose pas bouger. Il semble s’être endormi. Son souffle contre ma nuque est régulier, les battements de son cœur, calmes, les muscles de son corps détendu. Ma joue est collée sur le tissu de son costume, au niveau de son bras, à cause de mes larmes qui ont séchées.
Étonnamment, je suis bien tout contre lui. Je me sens en sécurité. C’est complètement fou ? Ma tête déraille. Je ne suis plus rationnelle. Jonas me joue dans la tête et brouille tous mes repères. Je décide de me retourner, alors que j’ai un bras engourdi. Mais je ne veux pas filer hors du lit pour le tuer pendant qu’il dort. Non, mon corps décide qu’il ne veut pas bouger de là, et rester au chaud dans son éteinte.
Une fois face à lui sans qu’il ne soit réveillé, mon visage se retrouve qu’à un centimètre du sien. Je dois relever un peu la tête pour contempler ses lèvres. Son cou tatoué d’un mamba noir le long de sa jugulaire me semble soudainement encore plus beau qu’avant. Tout comme son visage. Quand il dort comme ça, il semble si inoffensif. Je pourrais l’aimer comme ça. Enfin… aimer, c’est intense. Ce n’est pas le bon mot. Mais je ne trouve rien pour l’exprimer autrement. Je veux dire, me retrouver dans les bras d’un homme, autre que mon frère, contempler un visage aussi beau et serin, sans craindre pour ma personne, pourrait faire battre mon cœur. Ses lèvres ourlées entrouverte me donnent envie de les embrasser.
Une douce chaleur s’installe entre mes cuisses. Ce type a vraiment tout déréglé chez moi. Je ne contrôle plus rien du tout. Ni ma tête, ni mes désirs. Je sais pourtant très bien que Jonas reste mon ennemi. Il est le fruit défendu. J’arrive à entendre la voix de mon frère dans mon esprit qui m’incite à tuer Jonas à la moindre occasion. Toutefois, elle s’atténue de jour en jour. Mon envie de tuer Jonas devient moins… pressante.
Je ne sais pas ce qui me prend, mais sachant qu’il est une machine de plaisir et que mon corps commence à être accro à lui, une de mes mains se dirige vers son veston pour déboutonner sa chemise dessous. Mon index vient ensuite descendre le long de son torse ferme jusqu’à sa ceinture. J’ai envie de plonger ma main là-dessous.
Recevant un frisson à cause de mon doigt qui se balade sur lui, Jonas remue un peu. Mais il dort toujours. J’ai terriblement chaud. Je devrais le détester et pourtant, il m’attire telle la chaleur des flammes de l’enfer. Je prends gout à coucher avec l’ennemi.
Je caresse son entrejambe et dès qu’il y a un contact, je sens son sexe palpiter. Sa respiration est régulière, il est encore bien endormi. Pourtant sa queue réagit à tout stimuli. Savoir que j’ai un infime pouvoir sur lui, me plaît. Je repose ma main contre la bosse tendue sous son pantalon et cette fois, je constate l’évolution hâtif.
Je relève la tête et contemple ses lèvres. Sans savoir ce qui me passe par la tête, je décide d’y faire fondre les miennes en l’embrassant.
Une excitation m’envahit, son sexe pulse sous ma paume.
Être dans les bras d’un homme qu’on désire c’est inexplicable. Ça provoque l’adrénaline de mon cœur et embrase chaque zone érogène de mon corps.
Le gland de Jonas commence à sortir de sous la ceinture. Une goutte de liquide pré séminal s’évacue. Je l’essuie avec la pulpe de mon pouce. Ce simple contact fait bondir sa queue.
Je l’embrasse à nouveau et il ouvre les yeux doucement… Un regard sombre remplir de désir, qui reflète l’extase de se faire réveiller de cette façon. Le temps qu’il analyse ce qui se passe, il semble surpris de ce que je fais.
Il bouge enfin, fait glisser une main sous ma nuque et membrasse. Sa langue au gout d’alcool caresse la mienne.
Il baisse ensuite la tête, pour regarder entre nos deux corps, son sexe déjà prêt. Il expulse un soupire d’excitation, comme si son sexe gorgé de sang lui faisait du bien. Puis, il m’embrasse à nouveau, faisant rouler mon corps sur le dos.
Il laisse une trainée de baiser chaud et humide le long de ma mâchoire, mon cou et relève le t-shirt blanc pour caresser mes seins et lécher mes tétons qui durcissent.
Sa main trouve ma gorge et son autre main trouve refuge entre mes cuisses. Il gémit en mordant ses lèvres en découvrant que je mouille pour lui. Il enfonce ses doigts qui commencent à s’activer.
Je ne peux plus mentir, il est conscient que je le désire réellement. Mais d’un autre côté, je gagne sa confiance…
Jonas défait son ceinturon, baisse sa braguette et n’attend pas avant de me pénétrer. Cette fois, il y va plus lentement, savourant chaque centimètre de ses mouvements.
Mes genoux s’écartent encore un peu plus, pour m’offrir à lui. Je prends le risque d’enrouler mes bras autour de sa nuque, alors qu’il est contre moi, et de laisser aller mes doigts sur l’arrière de son crâne, là où s’est rasé, pour ensuite, plonger littéralement dans sa longue crête d’un blond polaire. Ça semble le faire frissonner, comme si on ne l’avait jamais touché de cette façon. Je laisse ensuite mes mains se balader sur son torse pour toucher ses abdos. Ses bras tremblent de chaque côté de mon corps, alors qu’il s’en sert pour se supporter. Chaque fois je le touche, il réagit. C’est fascinant et surprenant de déceler une part de vulnérabilité chez lui. Il aime posséder, toucher, voir, mais qu’advient-il lorsqu’une femme le désir vraiment et le touche ? Ça le déstabilise. N’a-t-il donc jamais été aimé ? N’a-t-il donc jamais été touché de cette façon ? D’après ce que je comprends de son dossier psychiatrique, il n’a été que battu, rejeter et toutes les filles qu’il a désirées, il les a violés. Je crois que je suis la première à l’admirer réellement, à voir de la beauté dans ce monstre.
Je choisis je l’embrasser et il ralenti ses mouvements de va-et-vient, comme s’il était trop excité et qu’il avait besoin d’un instant pour apaiser ses tentions. Il me rend mon baiser, mais avec plus de vigueur que le mien. Je sais qu’il aime la violence, qu’il aime être dominant. C’est pourquoi je joue avec le feu. Un feu qui m’excite terriblement. Pendant qu’il m’embrasse, je prends sa main et la guide vers ma gorge. Je veux lui montrer que je n’ai pas peur et je suis aussi barje que lui. Qu’il ne me voit pas comme les autres, ou une victime. Parce que moi, je ne redoute pas la violence. En le provoquant ainsi, tout en le stimulant comme personne n’ose le faire, je lui montre ma confiance. Et s’il a confiance en retour, il pourra me libérer plus tôt… ?
Sa main serre sa prise contre mon cou. Je viens même à manquer d’air rapidement ! Je sais très bien à quel jeu je joue. Je suis prête à lui montrer qu’avec moi, il peut tout faire et que quoi que cela puisse être, je vais aimer. Il découvrira qu’il n’a jamais connue une femme comme moi. Ça me donnera des privilèges.
Ses doigts s’enfoncent toujours un peu plus fort tout comme ses mouvements de bassin qui deviennent plus brutaux. Un éclair de jouissance traverse ses yeux. Je suis consciente que je perds de plus en plus d’air, mes mains saisissent son bras contre ma gorge, plus il serre, plus mes doigts s’enfoncent dans sa peau. Pourtant, même si ma vision s’embrume et que je n’arrive toujours pas à respirer, mon cœur s’emballe si violement que plusieurs contractions pressent son sexe en moi. Un orgasme que je n’attendais pas dans cette condition. L’expression de Jonas est encore plus étonnante, il ne s’attendait pas à cela. Pas à ce que mon corps se délecte de la douleur. Je n’ai pas le temps de savourer entièrement mon orgasme, puisque, trop longtemps sans oxygène, je tombe dans les vapes.
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