Le passage
Très vite, les coups commencèrent à résonner contre le chambranle métallique bloqué. Sebastian prit la mitraillette des mains d'Hiram puis son bras par-dessus son épaule. Ils s'enfoncèrent dans les ombres du sous-sol.
" Au fond du couloir, tu trouveras un petit local. Dedans, il y a une trappe pour accéder aux égouts. C'est par là qu'il faudra passer. "
Wolfe perdait du sang et ses forces. Il pesait de plus en plus lourd sur l'épaule de Sebastian.
La porte du placard était ouverte. Au début, Dupree ne distingua rien dans l'obscurité puis il vit ce qui ressemblait à une plaque d'égout. Un pied de biche adapté reposait contre le mur. C'était là. Il posa Hiram contre le mur. Le trompettiste se laissa glisser contre la brique en grognant.
" Finie la musique pour moi, amigo.
- Arrête tes âneries, on va s'en sortir. "
Avec le levier, soulever la plaque fut un jeu d'enfants.
" C'est l'écoutille ?
- Non, l'écoutille est en dessous d'ici. C'est à toi de passer, prends mon trousseau. Toutes les clés dont tu auras besoin, aussi loin que nous sommes allés avec Nate, sont là-dessus. Il y a celles de Marcus aussi. Ne le perds surtout pas. Ok ?
- Compte sur moi. Il faut qu'on y aille. "
Sebastian se pencha vers son vieil ami, passa une main sous son bras et le souleva. A l'entrée du sous-sol, les coups pleuvaient de plus belle sur la porte, on entendait le grincement de l'armoire repoussée à chaque bourrade. La Milizia serait bientôt là.
" Hiram, je passe devant. Je te rattraperai si tu tombes.
Il faisait sombre dans le tunnel. Et ça sentait mauvais. Wolfe se laissa tomber sur les dernières marches de l'échelle. Il sortit un briquet. La lueur de la flamme flottait dans l'air. Faible mais utile :
" Par où on va ?
- Viens, on n'est plus très loin. "
A l'étage supérieur, les bruits de lutte avaient laissé la place à des cris de poursuite, une cavalcade. Les sentinelles de l'ordre étatique arrivaient au pas de charge. L'unique chance du vieil hibou et du loup tout aussi âgé, se trouvait dans l'écoutille. Ils devaient y arriver avant que les policiers ne les aient rattrapés.
A la clarté vacillante, sous les cris bestiaux de la Milizia, ils s'enfoncèrent dans les ténèbres. Sebastian sentit que le chemin commençait tout juste.
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