Sous le poids
Alors que je regagne mon dortoir encore sous le poids de la nouvelle je réalise vraiment que je vais probablement passer deux semaines ici sans rentrer à la maison, ce n’est pas la première fois certes. Néanmoins cette fois est celle qui m’enchante le moins.
Être éloigné de mes parents aussi longtemps dans de pareilles circonstances, c’est vraiment particulier. Je tente de me réconforter comme je le peux en me disant que ma chambre va servir à ma grand-mère pour quelques jours.
J’entre dans notre chambre commune : Erwan est déjà là. Immédiatement, il voit à ma tête que quelque chose ne va pas. Je lui explique rapidement que j’ai quelques soucis “familiaux” mais je n’entre pas trop dans le détail, je lui dis également que le week-end prochain je le passerai ici à l’internat.
- Erwan : Mais attends, je suis con : tu n’as qu’à venir chez ma grande sœur ce week-end j’ai deux lits superposés.
- Moi un peu surpris : Euh, je ne sais pas.
- Erwan : Mais si tu verras, elle est gentille et ce sera cool : on pourra profiter du beau temps.
- Moi : Je ne veux pas vous déranger en famille.
- Erwan : Arrête! Tu sais ce qu’elle est ma famille : une vaste blague ou les enfants sont devenus des parents
Je me rappelle effectivement que sa famille est un peu en lambeaux : parents séparés et relations tendues. Il m’avait effectivement raconté qu’il vivait principalement chez sa grande sœur qui avait pris le relais sur leur éducation.
Si ma mémoire est bonne, elle avait été un peu forcée de le faire tant la relation des parents s’était dégradée. Il me semble aussi que le père était parti est avait pris ses distances avec ses enfants.
- Moi : Ça me gêne beaucoup. En plus, mes parents n’ont pas été prévenus.
- Erwan : Bah pas besoin de leur dire : ce sera comme si tu étais ici...mais ce sera chez moi.
- Moi taquin : Chez ta sœur !
- Erwan : Ah...Donc tu acceptes ?
- Moi : Bah écoute oui, pourquoi pas, si ta sœur est d’accord !
- Erwan : Ne t’en fais pas, j’amène parfois des amis chez elle et ma sœur jumelle aussi.
- Moi : D’accord. Par contre je n’ai pas de cadeau.
- Erwan amusé : Pas besoin, on ne se prend pas la tête chez ma sœur, on fait comme on veut tant qu’on se respecte. On a bien eu assez d’emmerdes avec nos parents !
- Moi : D’accord mais à charge de revanche alors !
- Erwan souriant : Avec plaisir !
Annotations
Versions