On ne revoit les deux joueuses que pour le repas, elles semblent un peu distantes, je ne sais pas si elles regrettent ou si elles essayent juste de ne pas laisser transparaître ce qui s’est passé. Moi, j’ai encore bien du mal à me persuader que ce que j’ai vécu est bien réel.

Anaëlle nous questionne sur nos activités de l’après midi et lorsque on lui répond qu’on a discuté, j’ai malgré tout la sensation que la gêne générale est palpable. Anaëlle se contente de cette réponse : peut-être ne se doute-t-elle de rien et ce n’est pas plus mal ainsi.

Anaëlle nous apporte les plats et nous invite à les partager ; c’est un repas froid composé majoritairement de salades. Ceci étant, je me rends bien compte que c’est elle qui les a préparés (seule pour le coup) et je l’en félicite.

On mange tous ensemble plutôt dans le calme, on peine à trouver des sujets de discussion, et Anaëlle commence à se douter de quelque chose. Elle pose de plus en plus de questions sur nos soi-disant “discussions”. Personne ne lâche le morceau, je pense qu’on a tous peur de sa réaction.

Le repas s’achève et tous les quatre nous nous lèvons afin de débarrasser.

- Anaëlle : Ouais...vous me cachez quelque chose!

- Gwen : Non, on a eu juste envie de discuter entre nous.

- Anaëlle sérieuse : Je sais que tu me mens ! Je saurais la vérité.

- Gwen au bluff : Si tu le dis!

Anaëlle est scotchée! Je ne connais pas encore bien la famille mais j’ai l’impression qu’il est assez rare que Gwen ou Erwan tiennent tête à leur grande sœur. Sabrina et moi restons plutôt discrets au cours du repas, on ne souhaite pas s'immiscer dans les affaires de famille.

Anaëlle nous laisse remonter dans nos chambre sans encombre mais je vois bien que son regard est très sombre. Il a été bien difficile de lui cacher les choses mais c’est comme une mère pour Gwen & Erwan. Donc je pense qu’on aurait pris cher si l’un d’entre nous avait lâché le morceau.

Je me porte volontaire pour faire la vaisselle et je suis aidé par Gwen, nos deux compère et consœur, Sabrina et Erwan, restent tranquillement attablés en attendant. Je me demande si par hasard Erwan ne tenterait pas sa chance…

Voyant du coin de l’œil qu'Anaëlle est en train de passer un coup d’éponge sur la table, je suis finalement convaincu qu'Erwan ne tentera rien. Gwen et moi discutons très doucement tout en travaillant. En la questionnant, elle m’avoue que les deux ont apprécié le jeu, bien entendu elle me retourne la question et je lui confirme que nous aussi.

Nous avons fini notre tâche et sans attendre, on regagne nos chambres respectives. Nous n'avons pas très envie de rester là de peur de se faire questionner ou parler de quelque chose qui serait susceptible de renseigner Anaëlle.

- Moi, une fois dans la chambre, parlant doucement : Tu crois qu’il y aura moyen que je récupère mes vêtements?

- Erwan : Ça dépend, j’y gagne quoi?

- Moi souriant : Tu veux quoi?

- Erwan : Ceux de Sabrina!

- Moi du tac au tac : Rêve! J’ai galéré à les gagner.

- Erwan : Même si je te donne la culotte de ma sœur ?

- Moi, me rappelant qu'Anaëlle rôde : Chut!!!