Je venais de renverser le contenu de mon gobelet de café sur une jeune femme. Mon dieu, la honte. Surtout qu’il y a deux traîtresses qui rigolent derrière moi. Mes sœurs sont juste mortes de rire, c’est limite si Jasmine ne se roule pas par terre, quant à Emilie, elle pleure carrément. Quelles sœurs indignes, je vous jure. Bref, pour en revenir à moi, je viens de me faire clairement engueuler par un gamin de 5-6 ans, qui s’avère être son fils. Je pense que s’il était un peu plus grand il m’aurait fait peur, avec son regard noir. Bon, je me confonds en excuses depuis plusieurs minutes, tandis qu’elle rassure son fils, toujours remonté contre moi. Je me lance, souhaitant me faire pardonner, par cette jolie inconnue, mais également auprès de Jaz’ et Em’.

- Excusez-moi, pour me faire pardonner, j’aimerais vous offrir un café, accepterez-vous de me laisser votre numéro ? questionnai-je gêné.

- Euh… écoutez, j’accepte bien sûr de prendre un café avec vous, mais vous n’avez pas à vous faire pardonner, je vous assure. Faites voir votre téléphone, répond-elle en passant sa main sur son bras.

- Mon téléphone ?

- Oui, pour mettre mon numéro, c’est tout de même mieux, ajoute-t-elle en rigolant.

- Oh oui, excusez-moi.

Mais quel idiot je fais. Ça y est, mes sœurs sont reparties dans un énorme fou rire.

- Bon, je vais devoir vous laissez, je dois accompagner ces messieurs chercher de quoi manger, affirme-t-elle en montrant les deux petits garçons à ses côtés.

- Bien sûr, je ne vous dérange pas plus longtemps.

- Au revoir, et à bientôt, dit-elle avec un petit clin d’œil.

Elle part et je me retrouve seul avec mes sœurs. Je m’inquiète d’ailleurs car elles me fixent toutes les deux méchamment.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Vous vous plaignez toujours que je ne sors que pour boire, vous n’allez pas faire la gueule parce que j’invite une jolie fille à boire un café ?

- Le voilà le problème, Nolan. Pour toi ce n’est qu’une jolie fille, un objet que tu jetteras quand tu auras eu ce que tu voulais, réplique Emilie, contrariée.

- C’est un café, pas une soirée !

- Arrêtes Nolan, on sait très bien comment ça va finir ! Elle est mère, t’as pas intérêt à lui faire du mal ! En plus, tu lui as même pas demandé son nom, la preuve que tu t’intéresses à elle seulement pour son physique, déclare Jaz’, en croisant ses bras sur sa poitrine.

J’ouvre mon téléphone et regarde comment elle a nommé le contact.

- Elle s’appelle Constance, dis-je, espérant calmer les tensions.

- Tu me saoules Nolan, s’énerve ma plus jeune sœur.

Jasmine met ses écouteurs et part en traînant les pieds, ses mains dans les poches de son sweat. Je cours derrière pour la rattraper. Je pose ma main sur son épaule, elle la retire.

- Jaz’, je t’en prie, je veux juste que tu passes une bonne journée. Oublie mes problèmes et demande moi ce que tu veux, je ferais tout pour que tu sois heureuse ! Je t’achète tout ce que tu veux, suppliai-je.

- Tu peux pas m’acheter Nolan, le bonheur n’a pas de prix, réplique-t-elle.

Jaz’ et sa philosophie, dans toute sa splendeur.

- S’il te plaît. Tu veux un chocolat chaud, comme quand on était petit et que papa nous en achetait en sortant de l’école le vendredi aprèm, pour fêter le début du week-end ?

Je vis un sourire se dessiner sur le visage de ma petite sœur adorée.

- Hum… d’accord pour cette fois, mais c’est bien parce que c’est toi, marmonna-t-elle.

- C’est surtout pour le chocolat chaud, hein ? Au fait, moi aussi j’en veux un ! ricana Emilie.

Après avoir acheté des chocolats chauds pour nous trois, on continua à déambuler entre les stands. Quand soudain, Jaz’ s’arrêta et se mit à sautiller sur place.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

- C’est elle, c’est elle !

- Mais qui ?

- Livia Perez ! Vite, faut y aller avant qu'il y ait tout le monde !

On la suivit jusqu’au stand, on était les premiers.

- Bonjour, nous dit la jeune femme derrière la table.

- Bonjour, nous répondîmes en cœur.

- Je suis votre plus grande fan, j’adore votre livre, l’histoire de Clarisse et Lenny est tellement bien écrite ! J’adore votre style d’écriture et j’ai lu tous vos livres, à part celui que vous venez de sortir.

- Waouh. Merci, tant de compliments, ça fait chaud au cœur. J’en vends 20 exemplaires en édition limitée, aujourd’hui, est-ce que tu ne serais pas la première à me l’acheter ? Je l’aurais bien offert à ma plus grande fan mais on me l’a strictement interdit.

- Nolan, tu me l’achètes, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît ?

- Bien sûr.

- Je vous admire tellement, est-ce que vous pourriez…? commença ma sœur, le rouge aux joues.

- Bien sûr, tu t’appelles comment ? répondit-elle en prenant un livre sur la pile.

- Jasmine.

- Et voilà. Merci d’être venue. J’espère qu’on se reverra dans d’autres évènements ?

- Comptez sur moi.

- Au revoir, profite bien.

- Au revoir, bonne continuation.

On partit, Jaz’ sautait, se retenant sûrement de crier de joie.

- Alors contente ?

- Oh oui, merci, merci, merci ! s’écria-t-elle, en me serrant dans ses bras.

Je resserrais l’étreinte et Emilie s’intégra au câlin. Là, avec les deux filles que j’aimais le plus au monde j’étais tellement bien.