Chapitre 58 : Le trouble II

2 minutes de lecture

Adam devint un peu agité devant mes tentatives de déstabilisation. Il approcha la bouche de mon oreille et mit la musique sur pause pour parler.

— Anna... susurra-t-il sur un léger ton de reproche.

Je retirai ses doigts ensalivés de ma bouche et les posai sur le haut de ma poitrine, à la lisière de mon décolleté. Il ne les enleva pas.

— Tu ne peux pas m’amener ici en pleine nuit, dans cet endroit romantique, pour me faire écouter de la musique en regardant les étoiles, et me dire maintenant que je suis ta sœur.

Il s’esclaffa, surpris par ma remarque.

— Tu es infernale, murmura-t-il.

— Il faut savoir, très cher. Tout à l’heure tu me décrivais comme une jeune fille trop sage... Tu ne sais plus sur quel pied danser, on dirait.

— Je te l’accorde, chuchota-t-il encore. Parfois, tu as l’air très sérieuse, mais quand je te retrouve en culotte dans le cagibi d’une salle des fêtes, je me dis que tu n’es pas si sage que ça.

— Et c’est ça qui te plaît ? M’imaginer comme une dévergondée ?

Il hésita.

— Seulement si...

— Seulement si quoi ?

"Seulement si c'est pour moi", semblaient dire ses yeux.

— Laisse tomber.

— Adam.

— Je n’ai rien d’autre à ajouter. Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat.

Nous nous mîmes à rire doucement tous les deux. Nous savions qu’elles étaient nos intentions l’un envers l’autre. Adam ne pouvait plus nier son attirance pour moi, sinon, à quoi rimait tout ce cinéma ? Il ne s’était pas donné autant de mal pour faire machine arrière à présent. Il était mûr et j’étais prête à récolter ses fruits. Cette fois, nous parlions la même langue, et la mienne n’avait plus qu’une obsession : le déguster, encore et encore.

Il remit la musique, me signifiant qu’il avait tout dit. Aimé Simone succéda à Hozier et « Shining light » m’accompagna dans l’élaboration de mes projets osés. Puisqu’Adam ne voulait plus parler, je savais quoi faire de sa bouche. Je relevai doucement les yeux pour observer de visu l’effet que ma caresse buccale avait précédemment produit sur lui. Éclairées par les bougies qui nous entouraient, ses pupilles dilatées brillaient d’un éclat avéré de concupiscence, qu’il aurait été mal avisé de nier.

Son corps était brûlant contre le mien, me réchauffant autant qu’il m’enflammait. Je ne pensais pas qu’il l’eut fait exprès mais la musique m'avait rendue hardie. Je tendis les lèvres vers sa mâchoire, puis son menton, que j’embrassai à plusieurs reprises. Il tressaillit. Sa barbe de plusieurs jours me chatouilla et je perçu son piercing au labret.

Je reculai un peu pour l'observer et voir si je pouvais continuer. Je n’avais embrassé que deux garçons dans ma vie. Je n’étais pas sûre de bien savoir m’y prendre mais la bouche pulpeuse d’Adam, qui se dessinait en contrejour, dans la clarté sélène, m’appelait. Elle était trop tentante pour y résister.

Il souriait très légèrement. Enivrée et rassurée, dès lors, je comptais bien céder à mes envies et m’aventurer plus loin.

Alors commença l’une des plus belles nuits de ma vie.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Caroline Rousseau (Argent Massif) ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0