Le troisième été s'acheva tranquillement. Un an avait passé depuis les derniers événements. J'avais fêté mon vingt-deuxième anniversaire parmi mes nouveaux amis. Cela faisait des mois que je n'avais plus vu ma famille et ils me manquaient de plus en plus.

Nous avions beaucoup bougé dans toute la France, déménagé dès que quelqu'un s'intéressait un peu trop à nos activités. Il n'y eut heureusement plus d'explosions. Les missions s'enchaînaient, assez banales. C'étaient pour la plupart des vols par effraction. J'avais mis ma franchise de côté, cela ne me dérangeait plus de m'introduire chez les cibles pour leur dérober ce qu'on nous demandait. Comme quoi, c'était possible de s'habituer à tout.

En dehors de ça, le travail ne manquait pas. Je repris mon petit commerce lucratif avec une nouvelle liste de clients, et cela nous permit d’enfin louer un appartement plus spacieux. J'avais droit à une chambre privée et à un vrai lit !

Le groupe ne comptait plus que cinq membres. Martha avait disparu sans laisser de traces un beau jour de septembre. Cela nous avait contraints à annuler une opération importante, et avait mis Matteo en rogne. Mais ce n'était que partie remise. Aujourd'hui, quelques mois plus tard, nous étions prêts à recommencer.

Cette histoire ne me plaisait pourtant pas. Le client était celui qui avait voulu la destruction du laboratoire. Et, tout comme cette fois-là, nous manquions d'informations concrètes pour pouvoir décider d'accepter ou non. Mais je n'avais de toute façon toujours pas voix au chapitre alors je gardai mes doutes pour moi.

— C'est simple, expliqua Matteo. Il suffit de s'introduire dans la maison, d'atteindre le coffre et de récupérer ce qu'il y a dedans.

— Qui habite dans la maison ? demandai-je.

— On s'en fiche ! Ils ne seront pas là de toute façon. On m'a assuré que la maison serait vide. Tu viendras avec moi si ça t'inquiète tant. On sera bien assez de deux pour ça.