La flemme de mourir
La voix électronique me réveilla au milieu de la nuit, me tirant d’un rêve dont je ne gardai aucune trace.
Immédiatement mon esprit s’éveilla, alerté par la reconnaissance du langage parlé. Quelqu’un m’appelle ? Comment ça a décroché automatiquement ? Ou alors c’est moi, pendant mon sommeil ? Non… c’était une voix robotique… pourtant, mon téléphone portable n’était pas doué de parole, et ce n’était pas un smartphone… Une boite vocale ? Néanmoins, je devais avoir composé le numéro sans m’en rendre compte…
Ma conscience réussi à se focaliser sur la voix suffisamment longtemps pour comprendre la phrase qu’elle m’assénait : « Vous allez mourir, ce matin ».
Expirant longuement de lassitude, je tâtonnai pour trouver le bouton de raccrochage. J’en trouvais plusieurs autres avant celui-ci, mais finalement la voix se tut. Dans un ultime effort qui m’arracha un faible gémissement geignant, je tournai l’appareil pour lire l’heure, qui indiquait neuf heures. « Ce matin » c’était un peu tard, déjà. À la fois, pensai-je, je l’aurais entendu avant de m’endormir, si j’avais dû être averti avant le matin.
Me frottant de plaisir contre mon oreiller, frissonnant sous ma couette et ma couverture, je me laissai emporter à nouveau par le sommeil. Aucun problème, si je dois mourir, tant que c’est durant mon sommeil, je ne m’en rendrai même pas compte. Alors osef.
A midi, la joyeuse musique .midi finement pertinente me tira à nouveau de mon sommeil. Sans même daigner lui accorder l’effort d’une prise de conscience, je lui dédiai un protocole de réaction mécanique automatique qui reportai l’alarme cinq minutes plus tard.
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