Une correspondance salée
Le maire d'Art-sur-Meurthe fait du zèle en défendant bec et ongles les trottoirs municipaux. Un habitant de la commune en a fait les frais et s'est retrouvé destinataire d'un procès-verbal d'une valeur maximum de 1500 euros.
La coupable : sa boite aux lettre accolée à la façade de sa maison et dépassant de quelques centimètres au-dessus du bitume. Selon Monsieur le Maire, deux accidents impliquants des enfants auraient déjà été reportés. Au risque de décevoir les amateurs d'effusions de sang, ces derniers se seraient simplement cogné la tête. Or, je crains fort qu'un conflit ouvert avec la municipalité ne règle pas à lui seul le problème de myopie des chérubins. La boite en question est pourtant suffisament voyante pour qu'on vienne harceler son propriétaire d'une amende dont la valeur excède de loin celle encourue pour conduite en état d'ivresse (entre 135 et 750 euros).
J'émets alors les hypothèses suivantes pour justifier une telle somme : ou les habitants sont suffisaments riches pour se payer des boites en or massif, ou la commune n'a plus un rond et on s'est dit en hauts lieux qu'on allait tout de même pas commencer à taxer les gens qui se garent n'importe où et que pinailler sur quelques centimètres de trottoir abandonnés au courrier postal, c'était plus abordable et surtout moins risqué (on peu rouler sur une boite aux lettres mais l'inverse arrive plus rarement, si ce n'est jamais).
Don Quichotte se battait contre des moulins, à Art-sur-Meurthe on se bat contre des boites aux lettres. Le monde marche sur les mains qui puent des pieds.
À bon entendeur.
Source : https://actu.fr/insolite/il-recoit-un-pv-de-1-500-euros-pour-sa-boite-aux-lettres-qui-empiete-sur-le-trottoir_37586887.html
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