Vu comme ça...
On filait vers le Sud. Nous étions partis tard et malgré les relais au volant, nous avons voulu faire une petite halte. Allions-nous trouver un café ou un bar ouvert à deux heures du matin ?
Forcément, nous avons cherché du côté de Perrache : il n’y a que les gares pour avoir une activité nocturne, même en l’absence de tout trafic ferroviaire. Pour les autres trafics…
Mal éclairé, assez crade, ce troquet avait le mérite d’être ouvert. Le patron avachi sur son bar, un mec affalé sur une table, la rentabilité du commerce semblait douteuse, mais étrangère à nos préoccupations.
Nous sirotions notre café quand une femme âgée fit sonner la clochette de la porte. Elle déposa sur la première table sa pile de journaux. Elle semblait harassée.
Dans notre jeune générosité, l’un de nous lança :
- Vous n’avez pas peur qu’on vous en vole un ?
- Personne ne me les achète ! Pourquoi voulez-vous qu’on me les vole ?
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