La réunion
Quand j’ai eu le premier message, j’ai été content : nous allions reprendre ! Puis, j’ai reçu le deuxième message m’indiquant le lieu et, enfin, par un troisième canal, la date et l’heure. Tout le réseau fonctionnait avec ces sécurités, vu la situation !
J’avais été chargé d’une partie des munitions. Cela faisait lourd et volumineux. Je savais que Jean (nom modifié) devait participer, c’est mon ami et c’est par lui que je suis rentré dans le mouvement. Normalement, je n’aurais pas dû savoir ! Il a accepté de m’aider et nous avons pu répartir la charge.
Malgré les restrictions, le métro roulait encore. Nous avons estimé moins risqué de parcourir la ligne, plutôt que de faire le trajet à pied. Les patrouilles s’étaient salement renforcées, les contrôles inopinés et les informations ne se privaient pas de parler des « infractions » selon leur vocabulaire ! Nous étions dans deux voitures différentes, mais sans se quitter des yeux par les petites vitres des portes.
La réunion regroupait seulement une vingtaine de personnes, c’était suffisant. Nous y avons passé la nuit. C’était il y a une dizaine de jours.
Quand ils sont venus me chercher, je ne pouvais pas résister. Depuis trois jours, c’est la torture. Je sens que je suis en train de lâcher, je vais de plus en plus mal.
Les voilà, je sais ce qu’ils vont faire, ce qu’ils vont dire :
« Nous n’avons plus le choix, il faut le mettre en réa immédiatement ! »
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