Chapitre Quinze - Celui qui était arrivé après la guerre

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Percy regarda la forme sombre et calcinée devant lui. Même si une autopsie était nécessaire pour identifier le cadavre, il n’avait aucun doute qu’il se trouvait devant ce qui restait de Charles Jeffreys, alias Mark Vernon. Il se maudit de ne pas être arrivé plus tôt. Il venait de perdre le deuxième membre du groupe Tarantula, qu’il était justement censé protéger. Cette fois-ci, le tueur avait réussi à incendier la scène de crime, et impossible de savoir si quelque chose manquait. Il regarda autour de lui. De l’appartement, situé au premier étage, il ne restait plus que les murs noircis et des amas fumants de ce qui avait été un canapé, une bibliothèque ou une commode. Il pataugeait dans une bouillasse noire, mélange de cendres et des litres d’eau que les pompiers avaient utilisé pour éteindre l’incendie. Heureusement qu’on lui avait fourni une combinaison et des bottes, ses Crockett & Jones n’auraient pas survécu à cette mélasse immonde.

Le tueur avait-il mis la main sur le microfilm ? Percy espérait bien que non. Il regarda sa montre nerveusement et se demanda où restait Johnson. Ils devaient entrer en action. Leur départ pour New-York, vers la troisième cible, devenait urgent. En attendant, il avait déjà déployé une équipe pour passer l’appartement au peigne fin, à la recherche du moindre indice, avec l’instruction express de garder toute information secrète, excepté pour la Cheffe Demoor, le Directeur Waltman, l’Inspecteur Ari Johnson et lui-même. Heureusement, l’immeuble de trois étages avait été évacué, même si la structure ne risquait pas de lâcher. Les autres occupants avaient été dirigés vers l’hôpital le plus proche, certains ayant été intoxiqués par les fumées.

Il leva les yeux en reconnaissant la voix de sa partenaire. Ari Johnson se tenait dans l’entrée de la pièce et discutait avec le médecin légiste, Eliott Young. Même affublée de la combinaison protectrice et de bottes, l’agent se dit qu’elle avait une sacrée allure. Il attendit qu’elle le rejoigne, faisant mine d’être concentré sur la scène macabre qui s’étalait devant lui.

— Mon Dieu, quel chantier, s’exclama-t-elle en arrivant près de Pendleton.

— Oui, répondit-il, ils n’ont pas fait dans la dentelle. Ça montre bien qu’ils sont déterminés. Je commence à vraiment m'inquiéter pour les autres agents.

— Vous avez une idée de qui a fait le coup ?

— Pas encore… Il y a tellement de gens qui ont des raisons d’en vouloir aux Tarantulas. Entre des terroristes et des agents d’autres pays, dont les intérêts ont été bafoués par le groupe, nous avons quelques candidats.

— Et la raison d’un tel acharnement ? A-t-on une idée du mobile de ces meurtres ?

Pendleton préféra taire ce qu’il savait à propos du microfilm. Il voulait garder cette information secrète le plus longtemps possible.

— Et bien… Je pense à une vengeance. Le groupe Tarantula est responsable d’un nombre incalculable de meurtres…

— …sous la tutelle de l’Angleterre, si je ne me trompe pas, le coupa Ari.

— Oui, évidemment, concéda l'agent anglais. Mais certains sont sortis du cadre et ont commis des choses atroces dont le pays se serait bien passé.

Ari posa un regard interrogateur sur Percy. Cette simple explication ne lui suffisait pas. Il prit un air agacé et la prit à part.

— Bon… L’Agence s’est aperçue de plusieurs évènements très troublants perpétrés par quelques agents. Ils prenaient des libertés, quand ce n’était pas des prises de décision complètement amorales. Et le pire : nous avons été avertis qu’il y avait une taupe en leur sein. Des soupçons se sont portés sur un élément du groupe, mais l’agent en question est mort dans un accident. Depuis, l’enquête est restée dans le vague et certains éléments du dossier semblent avoir tout simplement disparu.

— Et donc… vous pensez que ces meurtres ont un rapport avec ces événements ?

Pendleton regarda Ari dans les yeux. Il avait l’air embêté, inquiet.

— Je pense qu’on n’a pas fini d’être étonnés… et que nous devons nous rendre au plus vite à New York.

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