Et pourtant...
Pour attirer le bonheur, il fallait toucher du bois
Ils y croyaient
Renverser du sel sur la table portait malheur
Ils y croyaient
Jeter une pièce dans une fontaine exauçait les vœux
Ils y croyaient
La coccinelle refusant de s'envoler annonçait le mauvais temps
Ils y croyaient
Passer sous une échelle portait malheur
Ils y croyaient
Jeter un bonnet au feu soignait son enfant malade
Ils y croyaient
L'oiseau mirant par la fenêtre était signe de mauvais présage
Ils y croyaient
Lorsqu'on leur dit qu'ils avaient le pouvoir de changer les choses
Ils n'y crurent pas
Lorsque les plus belles créatures se mirent à disparaître
Ils n'y crurent pas
Lorsque l'air devint brûlant
Ils n'y crurent pas
Lorsque l'eau se fit rare
Ils n'y crurent pas
Lorsque la nuit redevint noire
Ils n'y crurent pas
Lorsque l'ouragan emporta leur toit
Ils n'y crurent pas
Lorsque l'océan devint stérile
Ils n'y crurent pas
Lorsque les forêts s'embrasèrent
Ils n'y crurent pas
Lorsque il fut le dernier Homme vivant
Il n'y croyait pas
Et pourtant, tout aurait été différent
S'ils y avaient cru
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Texte proposé au concours "Et pourtant..." de Wikipen, 1ère place
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