Instinct brumeux
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Le lit était défait et les draps roulés en boule sur le sol. Pas de sommeil, pas de réel. Le rêve avait embrassé la nuit, mes doigts sur le corps ronflant posé à côté de moi. Je ne sais pas ou cela menait, et je m’en fichais. Les nuages embuaient la pièce, les gouttes sur les fenêtres roulaient, comme une course effrénée le long de la vitre. Les arbres au loin dansaient au son du vent, les oiseaux chantaient malgré la pluie qui battait les sentiers, et la vitre s'embuait. Pas de sommeil. Les yeux fermés, englués, je cherche à tâtons le tisonnier. Comment est-il arrivé là, je ne sais pas, mais je le vois, je le sens. Je le saisis et frappe sur le lit, le corps n’est plus endormi. Les hommes s’en fichent du bazar qui règne, des écureuils qui volent, des pies qui piaffent. On s’en fout de tout ça. Le sommeil est amer, le réveil est douceâtre, plus rien n’importe, la tête sur l’oreiller à nouveau retrouvé, que de frapper l’ennemi de mes mauvais rêves. Je roule, roule, dans le drap, sur le sol, un cocon m’enveloppe. Me voilà rassurée, je suis dans les bras de Morphée. Métamorphosée. Bientôt mes ailes s’ouvriront, des ailes de papillons ou de libellules, qu’importe tant que le rêve me saisit, l’imaginaire me transporte. Plus que quelques secondes pour sortir de ma chrysalide. Que puis-je y faire, je ne suis rien, rien de vieux, rien de nouveau, je suis le recommencement, le début, la fin. L’eau coule de plus en plus fort dehors, les oiseaux continuent leur chant insupportable. Je voudrais leur arracher les plumes, maudits oiseaux ! L’eau s’infiltre sous la fenêtre, inonde le carrelage, ou la moquette, qu’importe. L’eau monte, monte, engouffrant les pieds du lit, engouffrant les rêves déposés sur mes lèvres. Bientôt je me noie, de l’eau salée (pourquoi pas ?) entre dans ma bouche sereinement, coule le long de ma gorge, me noue l’estomac, je toussote, mais le vent m’emporte. Je me noie dans mes songes.
La nuit les rêves envahissent l’esprit, malheureux, impassibles, je ne sais par ou commencer, les rêves les cauchemars, ils envahissent les interstices de mon cerveau en ébullition, et je ne m’en souviens pas, de rien, de rien du tout. C’est une flopée d’hirondelles qui vole à la rasée de l’eau d’un lac entouré de bois. Au fond un hamac balance, vide de toute âme qui vive.
Exercice: écriture automatique.
15 Novembre 2019
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