Ce qui glisse à même la corne — Vox

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  «  Les enfants, avez-vous déjà entendu parler du Trésor ?

Non, car le mot lui-même semble aussi dissimulé que ce qu’il désigne.

Le Trésor, Sim Mana vous le révèle, est cet endroit situé entre corne et Terre, bien au chaud à côté du mausolée des Acastales. Il est difficile d’accès, car les ponts pour l’atteindre son sans cesse fermés, il faut traverser le palais pour le trouver. Les gardes franchement — j’ai déjà essayé — n’aiment pas trop qu’on furète à proximité.

Et pour les chats habilles qui parviendraient à s’y faufiler, n’espérez pas passer entre ces larges montants de corne, ah ça, non ! Seule l’Acastale peut y entrer. On ne sait même pas comment elle fait. Aurait-elle une clé, quelque part, cachée dans les frous-frous aberrants de ses nouées ou possède-t-elle une sorte de pouvoir qui scinde la corne ? Est-ce notre Mère-Terre qui lui ouvre simplement les portes ? On sait pas ! On s’en fout !

Ce qui compte, mes petits, c’est pas comment on y rentre, mais ce qu’on y trouve. À part l’orgueilleuse Fille du monde, les gens qui ont pu le savoir se comptent sur les doigts d’une main. Aucune Vox n’y a apparemment mis les pieds, si bien que son contenu nous reste opaque.

On peut néanmoins en apprendre un tout petit peu plus grâce aux échos des Aers qui ont mis le début d’un orteil et qui se sont confiés plus tard — sans doute trop choqués par ce qu’il avaient vu, les pauvres.

On parle de merveilles que nulle n’oserait imaginer, de matériaux nobles en quantité : du bois d’arbres anciens, d’essences disparues, présentant des teintes et des duretés inédites ; des métaux précieux, comme l’or, l’argent et d’autres, dont les noms ont été oubliés, mais qui présentent d’étonnantes propriétés ; ou encore des matières exotiques qui vous reflètent et vous parlent. Bizarre, hein ?

Mais ce n’est pas tout, imaginez donc tous les objets ancestraux qui s’y trouvent entreposés : ces machines complexes — bien plus qu’une voile —, auxquelles aucun perinsident n’oserait rêver ; ou ces outils si bien manufacturés qu’ils seraient impossibles à reproduire dans notre Forge, ou ces vestiges de Temps lorsqu’il n’était encore qu’un enfant… Ces objets quasi divins — voire tout à fait divins !

Et tout ça, juste pour les beaux yeux — enfin, ce qu’il en reste — de notre Acastale. Ces meubles anciens aux formes étranges, ces outils aux reflets dorés, mille fois plus efficaces que nos machins en bambou, ces merveilles rescapées du monde endroit, ces engins aux formes profilées, taillés pour reposer sur une Terre soutenante ; mais aussi… aussi… ces armes terribles, capables de ravager des portions entières de Cité…

Juste, pour elle.

Quoi ? Pourquoi tout cela n’est réservé qu’à l’Acastale ? demandez-vous — avec vos foutues étoiles plein les mirettes ?

Mais enfin ! Vous n’écoutez rien de tout ce qu’on vous raconte à longueur de journée ? Parce que c’est dangereux, tiens ! Elle les a confisqués aux patriarches, sans doute même aux gens d’avant et probablement aux gens d’après !

Tous ces machins ont déjà suffisamment blessé le monde.

L’Acastale veut préserver sa mère, mais surtout nous protéger contre… nous même ! »

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