« Directionnel ! Le monde est directionnel…

Et toute chose suit sa propre trajectoire en fonction de cette direction.

Suivez le vol des oiseaux – regardez-les – ils sont multidirectionnels, car ils sont aimés des dieux. Ils décident librement de leur trajectoire, les piafs. C’est pour cela qu'ils nous sont supérieurs. Les divinités leurs ont d'ailleurs donné de glorieuses fonctions : Oiseau-justice, Oiseau-nature, Oiseau-flamme, Oiseau-vif – Si ça, c’est pas glorieux ?

Ils ne les ont jamais ennuyés, c’est facile !

Pour les humains, les autres animaux et même les objets, c’est plus compliqué. Nos trajectoires sont biaisées par le Vide… quoi qu’on fasse : on tombe.

On pourrait aller à toute vitesse vers les quatre cardinaux si on voulait, comme les fiers arpenteurs, mais on finirait tôt ou tard en bas. On pourrait se lancer, tels les premiers réchappés de l’inversion qui, tout ingénieux qu’ils étaient, avaient malaxé dans la Forge de belles et grandes ailes pour singer les oiseaux. Tu parles ! Au lieu de voler, ils ont disparu encore plus vite dans les nuages !

Il faut se rendre à l’évidence, mes petits, toute direction humaine finit toujours par s’incliner, pitoyablement, vers le sombre destin de toute chose : le Vide qui se marre bien au fond du Ciel. »