Plus jeune, jamais je n’aurais pu penser, ne serais-ce un seul instant, que cela pourrait un jour m’arriver. A moi. Moi, Marion, la fille qui fait partie des gens « invisibles ». Ceux que jamais l’on ne remarque. La fille timide qui hésite, tremble, et a des sueurs froides quand on l’interroge car cette fille là, moi, à peur que sa réponse soit fausse, que tout le monde se moque d’elle. Alors qu’en réalité elle a la réponse correcte mais doute bien trop pour se le dire et ne pas angoisser. Celle qui, tellement mauvaise en anglais, et angoissée pour prendre la parole en public, est capable de pleurer pendant ce cours. Jamais je n’aurais cru ça. Certes, j’avais, et j’ai encore, croyez le bien, des problèmes de confiance en moi. Mais jamais, ô grand jamais. Je n’aurais envisagée cette hypothèse. Je ne connaissais cet aspect de la vie, et de la maladie que très maladroitement, à l’époque. Je savais que la dépression était une chose réelle. Mais ce que je ne savais pas encore, c’était simplement qu’il ne fallait pas prendre cela à la légère, comme certaines personnes le pensent autour de moi. Bien qu’à présent, avec du recule ; je me rends compte qu’il n’y a que très peu de personne qui pense cela dans mon cercle intime. Mais ces personnes là font partie intégrante de ma vie. Par conséquent, ce n’est pas facile tout les jours avec eux. Au point que je doive le leur cacher. J’écris ces lignes, pour vous tous. Vous qui lisez ce livre. Ecrit par moi, Marion Solé. Pour que vous compreniez, non pas Ma maladie. Car c’est bel et bien une maladie. Mais pour que vous compreniez ce qu’est cette maladie. Bien sur, je ne suis pas psychiatre, pas spécialiste. Je souhaite simplement vous montrer une approche plus simple, même si ce n’est pas toujours facile à expliquer. Une approche d’une jeune femme atteinte par cette maladie qui touche énormément de monde. Evidement, Ma dépression n’est pas identique à celle de quelqu’un d’autre. Car toute personne est différente par leur passé, présent, futur, ainsi que par leurs expériences, leur caractère et leurs gouts. Alors voici une version écrite, de ce genre de trouble. Ecrite pour arriver à lâcher tout ce que j’ai sur le cœur, pour enfin arriver à poser des mots sur mes sensations. Pour m’aider à aller mieux. Je ne sais pas si cela va m’aider à l’avenir. Ce que je sais pour l’instant, c’est qu’en écrivant ces lignes, l’étau enserrant mon cœur noircie par la souffrance se rouvre un petit peu, pour me laisser respirer quelques minutes.

Alors, cher journal…
Chers lecteurs…
Chers membres de ma famille…
Chers amis…

Sachez une chose, bien réel en cet instant.

Je suis dépressive…